Le projet d’extension du parc national de Belezma est attendu avec impatience par les spécialistes du secteur des forêts et autres scientifiques qui espèrent voir par cette action l’affermissement d’une meilleure protection d’un site naturelle à la beauté époustouflante, intégrée en 2015 par l’UNESCO au réseau mondial des réserves de biosphère.
Avec l’extension des limites du parc national de Belezma, les responsables de ce site comptent améliorer la protection des richesses naturelles qui le caractérisent, mais surtout promouvoir le tourisme culturel dans une région qui abrite un patrimoine archéologique impressionnant, à l’exemple des ruines de Zana, les peintures rupestres d’Oued Tirchiouine (Djebel Refâa) ou encore le célèbre mausolée numide de Imedracen qui date du IIIe siècle avant JC. Le directeur du parc national de Belezma, Said Abderahmani, a indiqué que le dossier relatif à l’extension des limites de ce parc dans toutes les caractéristiques géologiques, fauniques et floristiques, est en cours d’élaboration pour être soumis « avant la fin de l’année » à l’approbation de la commission nationale de la Direction générale des forêts. Ce projet figurait parmi les recommandations émises par le conseil d’orientation du parc de l’année dernière avant d’être relancé en 2019 dans le but de renforcer la protection de sites naturels d’une importance avérée, en faisant en sorte que la superficie totale du parc Belezma passe de 26250 à 71000 hectares, a-t-il ajouté. M. Abderahmani a expliqué que cette action va permettre d’adjoindre à ce parc le Djebel Refaâ, qui est le deuxième plus haut sommet de l’Atlas saharien, et qui reste notamment connu pour ses majestueux cèdres de l’Atlas et la grotte »El Kheloua » de plusieurs kilomètres de profondeur en plus du Djebel Mestaoua et ses grottes datant du paléolithique. Toutefois , l’extension des limites du parc national de Belezma doit absolument aller de paire avec l’élargissement des effectifs et des moyens matériels dévolus à l’entretien et à la gestion de ce parc créé par décret présidentiel en novembre 1984, a souligné M.Abderahmani.
Renforcement probable de la biodiversité
La concrétisation du projet d’extension du parc national de Belezma devrait permettre de renforcer considérablement la biodiversité de la réserve qui recense à ce jour 650 espèces végétales dont 12 espèces protégées, 22 espèces rares, 140 espèces médicinales mais aussi 655 espèces animales dont certaines sont menacées de disparition. S’étalant sur les communes de Batna, Fesdis, Djerma, Seriana, Oued El Ma, Merouana, Hidoussa et Oued Chaâba, ce parc compte également plus de 14000 hectares de chêne, 1200 ha de pin d’Alep et 1900 ha de genévrier thurifère, en plus de l’une des plus importantes cédraie d’Algérie qui, après avoir subi un dépérissement d’une centaine d’individus, assiste aujourd’hui à le régénération miraculeuse de cette espèce emblématique dans plusieurs régions et à Djebel Tougourt et Boumerzoug. Idéalement situé au confluent des quatre points cardinaux, le parc national de Belezma qui puise toute sa beauté des grandes influences méditerranéennes et saharienne, peut légitiment nourrir l’ambition de devenir un exemple en matière d’écotourisme. Pour rappel, un musée de sciences naturelles, un observatoire et un réseau de surveillance de la biodiversité ont été réalisés au parc national de Belezma durant le deuxième trimestre de l’année en cours. Financées à hauteur de 70 % par l’Union européenne (UE), ces réalisations s’inscrivent dans le cadre du projet de l’association pour la promotion des sciences biologiques et la pérennisation de la biodiversité de la faculté des sciences de la nature et de la vie de l’université Chahid Benboulaïd-Batna2.
Benadel M