Patrimoine: Le Créponné « made in Oran » en voie de classement au patrimoine national immatériel

0
1315

 

L’antenne d’Oran de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés vient de ficeler un dossier en vue de classer le sorbet glacé dit Créponné en tant qu’élément de l’art culinaire oranais et du patrimoine immatériel.

 

Cette glace au citron rafraîchissante a traversé les frontières pour connaitre un succès incomparable à l’échelle internationale, a rappelé le  président de cette antenne. Le dossier « Créponné » sera présenté à la prochaine réunion de la commission de wilaya des biens culturels en vue de sa classification en tant que legs oranais. Cette commission aura également à étudier les dossiers relatifs au plat populaire « Karantika » et à la blouse oranaise.  « Ces mêmes dossiers seront soumis à la commission nationale des biens culturels relevant du ministère de la culture pour les classer au patrimoine national », a précisé, en outre, Massinissa Ourabah. L’histoire du Créponné reste lié à celui de la ville d’Oran, où il a été crée et fabriqué par un certain Soriano, propriétaire d’une crémerie  appelée « Oranaise » au quartier populaire de Sidi Houari durant l’époque coloniale. Faute de documents, aucune date précise ne peut être avancée sur la mise sur le marché de ce sorbet, indique Massinissa Ourabah. A partir d’Oran, le succès du Créponné s’est étendu aux autres villes du pays avant d’être plébiscité en Europe où il rivalise jusqu’à présent les glaces les plus savoureuses d’Italie, de France et d’Espagne, souligne un marchand de glaces du centre-ville d’Oran qui propose depuis trois décennies cette spécialité oranaise, très demandée. Il estimé que la fabrication et la préparation de ce genre de glaces doivent enseignées comme spécialité aux centres de formation professionnelle. Le succès du Créponné réside dans sa formule de préparation qui est à la portée de tous. « Il n’y aucun secret de fabrication jalousement gardé par les membres d’une même famille et transmis de père en fils comme c’est le  cas pour certains boissons de marque mondiale », explique Mme Nassima, chef-cuisinière dans un hôtel classé. Le Créponné, réputé pour sa fraîcheur et son goût citron, est devenu un commerce florissant à Oran. Sa préparation est très aisée ne nécessitant que peu d’ingrédients pas très chers, à savoir de l’eau, du sucre, du citron et un blanc d’œuf. Après sa préparation, il est mis au frais dans un congélateur avant d’être servi. La génération des années 70 se rappelle que la glace « Créponné » proposée par des marchands ambulants dans les rues d’El Bahia et aux abords des établissements scolaires. Le Créponné est proposé dans des cornets de biscuits ou de gaufres que l’on savoure délicatement tant que le plaisir est entier. Le Créponné « made in Oran » a réussi à supplanter les autres arômes vanille, chocolat, pistache, framboises et autres. Le Créponné a réussi « à se stabiliser » dans certains quartiers d’Oran où des points de vente ont pignon sur rue comme les crèmeries de la très touristique place du Front de mer, à salle « Mira » à l’entrée de la rue  Larbi Ben M’hidi, au centre-ville d’Oran, ou encore le marchand de glaces « Boudjelal » de Haï Abdelmoumen (Ex-Choupot). Des destinations privilégiées des amateurs de glaces d’Oran et de différentes wilayas et des touristes. Aujourd’hui, ce sorbet est passé de la fabrication traditionnel à une dimension industrielle. Des ateliers et des usines de fabrication de crèmes glacées produisent en grandes quantités de ce produit pour répondre à une demande de plus en plus croissante hiver comme été et particulièrement durant les veillées du ramadhan et les soirées caniculaires de l’été.