Passage à l’économie des services Une étape décisive pour l’avenir de l’Algérie

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Le consultant financier Abderrahmane Benkhalfa a mis, hier, à Alger, en évidence, l’impératif d’investir dans la confiance et l’image du pays, d’autant que l’Algérie s’apprête à franchir la phase de l’économie des services.

«L’ Algérie va passer de la phase de post-investissement infrastructurel à la phase de l’économie des services, néanmoins l’investissement physique, lui seul, ne suffit pas sans la confiance et l’image, deux facteurs clés pour réussir notre développement économique», n’a cessé de répéter Benkhalfa tout au long du symposium de motivation des investisseurs en Algérie. Selon ce consultant, et ancien ministre des Finances, il faut ainsi un déclic de confiance «interne» et un traitement «efficient» de l’image du pays, à l’effet de réussir tout investissement, et ce, en dépit des contraintes qui continuent à faire barrage à toute initiative d’investir. «Nous avons surdimensionné les contraintes à l’investissement qui, certes, elles existent toujours, toutefois, les opportunités et les gisements sont là et nous devons les mobiliser», a-t-il souligné. Benkhalfa a, à ce titre cité, plus d’un exemple, des pays qui traversent des périodes de crise et de conflits, mais qui veillent toujours à mettre en valeur les facteurs «confiance et image» pour attirer davantage les investissements et partant promouvoir leur économie.

«Nous devrons faire de même, car une économie des services exige de l’ouverture et de la confiance», a-t-il indiqué précisant qu’il faut maintenir ce cap, qu’il y ait crise ou non». Ainsi, le monde des affaires a, selon lui, un rôle important pour réussir cette nouvelle phase. «Nous donnons beaucoup de responsabilité au monde institutionnel», a-t-il souligné ajoutant que «le rôle du monde institutionnel est de réguler le marché et instaurer une concurrence loyale, mais il ne remplace guère l’acteur économique». Ainsi, pour lui, le monde des affaires devrait passer à la vitesse supérieure de s’armer de confiance pour réussir toute démarche d’investissement. Benkhalfa pense également que la diaspora algérienne établie à l’étranger, a un rôle prépondérant à jouer dans ce cadre. «La diaspora est un vecteur nécessaire pour transmettre la bonne image du pays», a-t-il dit. L’ancien ministre des Finances considère qu’il est aussi impératif de se libérer de la dépendance publique. Rappelant que l’Etat a consacré pour l’année 2018, un budget exceptionnel de 8.400 milliards de dinars, Benkhalfa a estimé que, certes, ceci permettra de lancer des investissements, néanmoins, a-t-il suggéré, il faut se libérer «rapidement» de la dépendance publique.

De l’avis de cet expert, plusieurs opportunités se présentent aujourd’hui au monde des affaires, après les mesures mises en place par l’Etat dans le cadre de l’encadrement des importations. A ce propos, a-t-il avancé, que ces mesures devront permettre de booster la production nationale. Selon ses propres estimations, ce dispositif est susceptible de «libérer un marché de 15 à 20 milliards de dollars en faveur de l’entreprise locale». «C’est le moment d’occuper ce marché», a-t-il insisté en préconisant la substitution de ces importations par la production locale. Il a, à ce titre, cité plusieurs filières devant constituer des opportunités d’affaires futures telles la filière de l’agro-alimentaire, des produits de la mer, de la transformation de la viande, etc. «Il faut que nous occupions ces marchés avec la même rapidité comme nous avions occupé le marché du montage des véhicules», a t-il recommandé.