Avec trois médailles glanées dont deux en or, la délégation algérienne aux Jeux olympiques de Paris peut se targuer d’avoir atteint ses objectifs. Il est vrai qu’en Afrique, l’Algérie se classe deuxième au tableau des médailles, derrière le Kenya avec ses 4 médailles d’or, 2 en argent et 5 en bronze.
Cela dit, y avait-t-il possibilité d’en décrocher plus ? Dans le sport, il y a toujours de l’espoir et des surprises, mais force est de constater que la marche était trop haute pour les 43 autres participants algériens à Paris. La majorité d’entre eux n’ont quasiment pas existé durant ces Jeux se contentant du rôle de figurant. Mais rien d’étonnant quand on connaît le fossé qui sépare le haut niveau de celui de nos athlètes pas du tout préparés pour l’excellence, malgré les efforts financiers consentis par l’Etat pour les mettre dans les meilleures conditions de préparation. Mais en l’absence de l’outil de performance, l’argent ne sert pas vraiment à grand-chose sinon à être dilapidé. Comme le résume un dicton de chez nous : on ne peut presser un verre d’huile avec une seule olive ! La qualification aux JO constitue en soi une performance pour de nombreux d’entre eux. Les spécialistes savaient à l’avance qu’il n’y avait rien à espérer d’eux, même si certains techniciens ont voulu nous vendre le rêve d’une médaille potentielle. On pense notamment à Yasser Triki au triple saut, Walid Bidani en haltérophilie ou encore le lutteur Bachir Sid Azara. Le miracle n’a pas eu lieu. Idem pour nos judokas qui doivent composer avec un tirage au sort compliqué voire fatal comme ce fut le cas pour Dris Messaoud qui ne pouvait pas combattre contre le représentant israélien pour les raisons que tout le monde connaît. Nemour, Khelif et Sedjati sont en fait l’arbre qui cache la forêt. Ils perpétuent une tradition algérienne, celle de l’exploit individuel. De Hassiba Boulemrka à Djamel Sedjati en passant par les Nouredine Morceli, Benida Merah, le regretté Hocine Soltani, Toufik Mekhloufi, Soraya Haddad ou encore Amar Benikhlef, on a toujours compté sur des talents hors-normes pour se distinguer au plus haut niveau. Des cas d’exception à l’image de Kaylia Nemour, formée en France, Imane Khelif qui bénéficie depuis quelques années d’une préparation spéciale en dehors du cadre de sa Fédération, alors que Djamel Sedjati est un sportif militaire. Comme on peut s’en apercevoir, le rôle des Fédérations dans ces titres olympiques est minime pour ne pas dire inexistant. Tout cela pour rappeler que chez nous, il n’y a pas de politique sportive à même de faire émerger une élite assurant une pérennité au sport algérien à l’échelle mondiale. Sa situation se détériore d’année en année, il est dans la tourmente, à l’image des sports collectifs qui n’ont plus droit au chapitre dans les grands événements sportifs. C’est malheureusement la triste réalité de ce secteur névralgique, même si ses responsables essayent en vain de nous prouver le contraire.