Terre de choix pour la production de la pomme de terre dont elle couvre près de 35% des besoins nationaux, la wilaya d’Aïn Defla s’apprête à se lancer dans la transformation de ce tubercule de large consommation à la faveur de la réalisation d’une usine dédiée à ce segment d’activité.
Fruit d’une convention, signée récemment entre des investisseurs algériens et américains versés dans la transformation de la pomme de terre, la réalisation de cette usine implantée dans la région de Bir Ould Khelifa (35 km au sud-est du chef-lieu de wilaya) aura des impacts «indéniables» sur la filière, estiment des professionnels. Nonobstant les postes d’emploi qui seront créés, l’entrée en fonction de cette usine contribuera à l’absorption du surplus de production de la pomme de terre dans la wilaya et, par ricochet, réduire des fluctuations du prix de ce féculent sur le marché.
Un projet générateur d’emplois
Faisant état d’une moyenne de la production annuelle cumulée de pomme de terre (saison et arrière-saison) de 5 millions de quintaux au niveau de la wilaya, le responsable des statistiques à la Direction des services agricoles (DSA) d’Aïn Defla, Amar Saâdi, estime que le tiers de ce volume est susceptible de faire l’objet de transformation. «Avec une moyenne de production annuelle cumulée de pomme de terre de saison et d’arrière-saison de 5 millions de quintaux, laquelle atteint parfois les 8 millions de quintaux, le volume pouvant être transformé au niveau de la future usine avoisine les 2 millions de quintaux», a-t-il fait savoir. Il a précisé qu’en cas de nécessité, il sera recouru au surplus de production de pomme de terre des wilayas avoisinantes dans le cadre d’opérations de partenariat, observant que «l’avantage» d’Aïn Defla consiste en l’existence de structures de froid. «Le volume avoisinant les 2 millions de quintaux est déjà disponible, mais si la nécessité l’impose, il sera recouru au surplus de production des régions limitrophes à Aïn Defla telles entres autres Tiaret et Relizane, ce qui conférera à la future structure un caractère régional», a-t-il fait savoir. Selon lui, toutes les variétés de pomme de terre cultivées à Aïn Defla sont transformables, précisant que le tubercule sera modifié sous diverses formes, à savoir flocon de purée, frites surgelé et chips. Se réjouissant qu’une usine de transformation de pomme de terre «attendu depuis longtemps» puisse enfin être implantée à Aïn Defla, le président de la Chambre d’agriculture d’Aïn Defla, Hadj Djaâlali, a, de son côté, estimé que l’entrée en activité de cette structure atténuera «sensiblement» les pertes essuyées par les agriculteurs en cas de surproduction. «Je ne ferai preuve d’aucune originalité en disant que dans le cas d’une production abondante, ce sont les agriculteurs qui s’en féliciteront, obligés parfois dans le passé à vendre leur production à perte», a-t-il observé, soutenant que naguère, certains agriculteurs ont été contraints d’abandonner la filière car se voyant dans l’impossibilité de réinvestir. Selon lui, la future usine de transformation de la pomme de terre de Bir Ould Khélifa contribuera à «booster» la filière dans la région d’Aïn Defla (et même audelà), mettant en avant les retombées «positives» du projet sur les plans économique et commercial. Outre ses répercussions économiques et commerciales, l’importance de la future structure de transformation réside dans le fait qu’elle sera créatrice de plusieurs postes d’emploi. Selon le responsable de la SARL Agro Benaïni qui dirigera le projet en collaboration avec des investisseurs américains, Mustapha Benaïni, la future usine de transformation de la pomme de terre générera quelque 300 postes d’emploi. «La mise en place de cette usine est le couronnement de trois visites que j’ai effectuées aux Etats-Unis, l’un des leaders mondiaux en matière de transformation de ce féculent», s’est-il réjoui, informant que la convention inhérente au partenariat entre les deux parties a été signée lors de la visite effectuée récemment aux EtatsUnis par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche et du Développement rural, Abdelkader Bouazgui. Benaïni, connu pour être un producteur de la pomme de terre de consommation et de semence et qui assure également la fonction de vice président du Conseil interprofessionnel de la filière d’Aïn Defla, a soutenu que la future structure, un complexe comportant diverses parties, est en cours de réalisation, signalant qu’il devrait entrer en fonction d’ici la fin de l’année en cours. «Les équipements qui serviront au fonctionnement de l’usine seront ramenés incessamment des Etats Unis et, une fois les travaux de réalisation complètement achevés, nous nous lancerons dans l’activité de transformation qui devrait débuter vers la fin de l’année en cours», a-t-il soutenu.