Parler à ChatGPT n’offre aucune garantie légale de confidentialité, prévient le PDG d’OpenAI.

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En évoquant les nouveaux usages de l’intelligence artificielle, Sam Altman, PDG d’OpenAI, n’a pas caché ses inquiétudes. Sur le plateau du podcast This Past Weekend w/ Theo Von, il a souligné que, contrairement à une conversation avec un médecin, un avocat ou un psychologue, échanger des confidences avec un chatbot comme ChatGPT ne bénéficie d’aucune protection légale particulière. « Les gens — surtout les jeunes — s’en servent comme coach de vie ou thérapeute… mais rien n’encadre juridiquement la confidentialité de leurs propos pour l’instant », rappelle-t-il. La question prend une dimension très concrète dans le contexte actuel : dans le cadre d’une procédure judiciaire, la société OpenAI pourrait être contrainte de communiquer à la justice l’historique de discussions entre un utilisateur et son IA. Récemment, un tribunal a même exigé d’OpenAI qu’elle conserve l’ensemble des logs, y compris ceux que les utilisateurs pensaient avoir effacés. Si la problématique est posée avec acuité par son fondateur, la réalité semble plus nuancée. Selon une étude menée par Anthropic, créateur du chatbot concurrent Claude, sur près de 4,5 millions d’échanges, seulement 2,9% concernent des conversations à caractère émotionnel ; les interactions impliquant une forme de relation ou d’accompagnement personnel ne représentent que 0,5%. Du côté d’OpenAI, une enquête conjointe avec le MIT va même plus loin : « L’engagement émotionnel avec ChatGPT est rare en usage réel. » Les chercheurs précisent que la plupart des dialogues analysés n’exprimaient ni empathie, ni soutien explicite — preuve que ces usages restent marginaux à ce jour. Cela dit, tout indique que cette frontière pourrait s’estomper très vite. Les futures versions comme le très attendu GPT-5 promettent des conversations plus naturelles et nuancées. L’allongement du contexte et l’amélioration des capacités dialogiques rendent tentante la tentation de confier davantage de soi-même à ces outils numériques. Pour l’heure donc, se confier à une IA n’est pas encore la norme ; mais plus celle-ci gagne en subtilité et en humanité apparente, plus il sera nécessaire de s’interroger sur ce qu’on accepte réellement de partager — et sur qui pourra accéder demain à ces secrets d’un genre nouveau.

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