Palestine: Trump s’entretiendra aujourd’hui avec Abbas en Cisjordanie

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Trump s’entretiendra, ce mardi, avec le président palestinien à Bethléem, en Cisjordanie occupée après un entretien lundi soir avec le chef du gouvernement de l’occupation israélienne Benjamin Netanyahu. Les dernières négociations israélo-palestiniennes, sous l’égide américaine, ont capoté en avril 2014. El Qods est au coeur du conflit.

L’ esplanade des Mosquées, se situe à El Qods-Est, occupée par Israël en 1967 et annexée en 1980. Les Palestiniens veulent faire d’El Qods la capitale de leur Etat indépendant. Le président américain cherchera lors de son périple dans la région à «faciliter» la reprise de l’effort de paix et à obtenir des deux parties des engagements et des mesures de confiance, disent ses collaborateurs. Son administration a prévenu de ne pas attendre un vaste plan diplomatique au cours de la visite. «Enclencher le début d’un processus ne signifie pas aller jusqu’à sa fin», a toutefois prévenu Ali Al Jarbawi, politologue palestinien. Mahmoud Abbas et Netanyahu n’ont pas eu d’entretien direct substantiel depuis 2010. Abbas a rapporté avoir dit à Trump à la Maison-Blanche début mai qu’il était prêt à rencontrer Netanyahu sous son «parrainage». Trump a déjà semé le trouble en prenant initialement ses distances avec la solution à deux Etats. La création d’un Etat palestinien coexistant avec Israël est la réfé- rence de la communauté internationale. Son conseiller à la Sécurité nationale, le général HR McMaster, a cependant signifié que le président pourrait s’être ravisé. Quand il rencontrera Abbas, Donald Trump exprimera son «désir de dignité et d’autodétermination pour les Palestiniens». Sur la colonisation, considérée par la communauté internationale comme illégale et un obstacle majeur à la paix, Trump a déjà réfréné Israël. Mais «nous n’avons aucune exigence de gel», a dit le nouvel ambassadeur américain David Friedman. Depuis l’élection de Trump à la présidence américaine, les activités de colonisation israélienne dans les territoires occupés ont repris sans frein. Trump a en outre promis pendant sa campagne électorale de déplacer l’ambassade des Etats-Unis à El Qods occupée, rompant avec la diplomatie historique des Etats-Unis et le consensus observé par la communauté internationale du fait du statut disputé de la ville sainte. Trois Palestiniens accusés de l’assassinat d’un cadre du Hamas condamnés à mort Le 24 mars dernier, Mazen Faqha, un commandant de la branche armée du Hamas était assassiné près de son domicile dans la bande de Ghaza. Le Hamas avait aussitôt pointé du doigt Israël. Avant d’annoncer par surprise il y a quelques jours l’arrestation de trois Palestiniens accusés d’avoir agi sur les ordres de l’Etat hébreu. Ces «collaborateurs» présumés ont été jugés cette semaine par une cour militaire qui a rendu ce dimanche 21 mai son verdict. Quatre jours d’audience seulement et un verdict final et sans appel. C’est au terme d’un procès express que les trois Palestiniens mis en cause dans l’assassinat de Mazen Faqha ont été condamnés à mort. Deux d’entre eux seront pendus tandis que le troisième sera fusillé. Le Hamas avait annoncé il y a à peine 10 jours l’arrestation de ces trois «collaborateurs» accusés d’agir sur ordre d’Israël. Soulagé de mettre fin aux rumeurs selon lesquelles ce meurtre était le fait d’un règlement de comptes internes, le mouvement islamisme a dévoilé tous les détails de l’enquête et diffusé les aveux des accusés. Des preuves insuffisantes pour Mahmoud Alfaranji, coordinateur du Conseil des organisations de défense des Droits de l’Homme palestiniennes, qui dénonce un procès pour l’exemple. «Nous sommes inquiets car ce procès s’est déroulé trop rapidement, commente-t-il. Les accusés avaient le droit de bénéficier d’une procédure plus longue, pour s’assurer qu’il ne s’agit pas que d’un verdict politique visant uniquement à conforter l’opinion publique et les militants du Hamas». Aucune information n’a filtré sur la date de l’exécution de ces trois condamnés. Les forces de sécurité du Hamas ont assuré qu’elles avaient récemment lancé une vaste campagne et arrêté près de 45 collaborateurs présumés, qui seront bientôt jugés.