Palestine: La  Marche du Retour  se poursuit depuis mars 2018

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Palestinian sit near to the Israeli-Gaza border fence, ahead of the first anniversary of border protests, east of Gaza City March 29, 2019. REUTERS/Mohammed Salem

 

Un manifestant israélien a été tué par l’armée israélienne vendredi 10 mai, à la frontière qui sépare Israël et la bande de Gaza. de nombreux manifestants s’étaient rassemblés, comme chaque vendredi depuis plus d’un an, pour faire valoir le droit au retour des réfugiés, lors des manifestations et de heurts le long de la frontière avec Israël, a indiqué le ministère de la Santé de l’enclave gouvernée par le Hamas.

Abdullah Abd al-Aal, 24 ans, a été atteint au ventre lors des premières protestations depuis une flambée de violence le week-end dernier, a dit un porte-parole du ministère. Treize autres Palestiniens ont été touchés par des tirs israéliens, a dit le porte-parole.

Les Gazaouis se sont rassemblés le long de la frontière comme tous les vendredis, mais la participation a été notablement moindre, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des manifestations depuis mars 2018

Une porte-parole de l’armée israélienne a fait état d’environ 6 000 personnes prenant part aux protestations. Elle ne s’est pas exprimée sur la mort d’un Palestinien.

Gaza, coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée, est le théâtre depuis mars 2018 de manifestations, le plus souvent accompagnées de violences, le long de la frontière, pour les droits des Palestiniens et contre le blocus imposé à l’enclave depuis plus de dix ans par l’Etat hébreu.

Cette journée de vendredi était considérée comme un premier test pour le cessez-le-feu instauré lundi après le plus grave accès de violence entre Israël et groupes armés palestiniens depuis la guerre de 2014 à Gaza.

Israël maintient le blocus de Gaza

Israël réclame le calme à sa frontière. Les organisations palestiniennes veulent un allègement du blocus israélien.

Israël a annoncé rouvrir jusqu’à douze milles nautiques (22,2 kilomètres) les zones de pêche au large de Gaza à partir de ce vendredi, une semaine après les avoir fermées face aux violences.

Les organisations palestiniennes ont prévenu que les hostilités risquaient de reprendre très vite sans mesure d’apaisement de la part d’Israël.

Israël justifie le blocus par la nécessité de contenir le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza et ennemi auquel il a livré trois guerres depuis 2008.                                                                                                                   

Un ambulancier blessé par des tirs  israéliens à Khan Younes

 

Un ambulancier a été blessé vendredi par des  tirs israéliens à Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza, alors qu’il  portait assistance aux manifestants palestiniens blessés lors de leur participation à la marche pacifique hebdomadaire organisée dans le cadre de  la « Grande Marche du retour », a rapporté l’agence palestinienne de presse, WAFA, citant des témoins.

Selon ces sources, les tireurs d’élite israéliens qui ont ouvert le feu  sur les manifestants, ont blessé l’ambulancier par une balle réelle à la tête alors qu’il tentait de soigner des palestiniens blessés à l’est de  Khan Younes, dont des journalistes et des enfants.

Un jeune de 24 ans a quant à lui, été tué par des tirs israéliens dans la  bande de Ghaza, selon le ministère de la Santé palestinien, et au moins trente (30) autres ont été blessés.  

« Les forces d’occupation israélienne n’ont pas hésité à ouvrir le feu et  de lancer des gaz lacrymogènes sur des manifestants dans différentes parties de l’est de la bande de Ghaza », a poursuivi WAFA. La marche pacifique a également été réprimée par les forces israéliennes  de l’occupation à Kafr Qadoum, où un adolescent de 15 ans a été blessé au dos par une balle en caoutchouc et des dizaines d’autres asphyxiés par du gaz lacrymogène, selon le coordinateur de la résistance populaire à Kafr  Qadoum, Murad Ishtaiwi, cité par WAFA.

Les Palestiniens réclament la levée du siège imposé à l’enclave depuis  douze (12) ans et à rejeter « l’accord du siècle » proposé par Washington pour « instaurer la paix dans le Proche-Orient ».

Les deux (2) millions d’habitants de la bande de Ghaza, sont privés de  leurs droits fondamentaux, souffrant d’une baisse de leur niveau de vie et  d’un taux de chômage sans précédent.

Plus de 100 artistes français dénoncent l’Eurovision 2019 en Israël

Plus de 100 artistes français ont dénoncé dans  une pétition l’organisation de l’Eurovision 2019 en Israël sur les ruines  d’un village palestinien de Sheikh Muwannis, affirmant qu’ils n’iront pas en Israël « blanchir le système de discriminations légales et d’exclusion  qui y sévit contre les Palestiniens ». Les signataires de la pétition, dont des musiciens, des réalisateurs, des comédiens, écrivains et plasticiens, appellent France Télévisions et la  délégation française à « ne pas servir de caution au régime israélien ».

Le groupe public France Télévisions va diffuser du 14 au 18 mai le  Concours Eurovision 2019 qui se tiendra à Sheikh Muwannis, un des centaines  de villages palestiniens vidés de leurs habitants et détruits en 1948, lors de la création de l’Etat d’Israël.

Pour ces artistes, France Télévisions cherche « à nous divertir des  violations des droits humains à l’égard des Palestinien·ne·s », soulignant  que la discrimination et l’exclusion sont « profondément ancrées » en Israël,  où notamment, rappellent-ils, la loi « Israël, Etat-nation du peuple juif » a été adoptée le 19 juillet 2018, proclamant que seuls les Juifs ont le  « droit à l’autodétermination nationale », entérinant ainsi officiellement l’apartheid.

« Le sens de l’histoire, de l’inclusivité et de la solidarité est plutôt du  côté des nombreuses manifestations en Palestine et dans toute l’Europe, appelant artistes et diffuseurs à ne pas se rendre en Israël. Par cette  tribune, nous tenons également à participer à ce mouvement, pour manifester

notre soutien aux artistes palestinien.ne.s, dans la guerre que leur mène  Israël », ont-ils écrit, rappelant qu’en mars et avril 2018, des tireurs israéliens ont ciblé et tué des journalistes qui filmaient les  manifestations pacifiques à Ghaza.

« Des artistes palestinien·ne·s, actrices, acteurs et musicien·ne·s se  voient régulièrement empêchés de voyager par les autorités d’occupation  israéliennes, ou comme dans le cas de la poétesse engagée Dareen Tatour, emprisonné·e·s pour +incitation au terrorisme+ », ont-il ajouté.

Le collectif d’artistes français considèrent qu’Israël est un Etat « qui  considère officiellement la culture comme un instrument de propagande politique ».

« Nous, artistes et travailleur·se·s culturels français qui signons cet  appel, n’irons pas à Tel Aviv blanchir le système de discriminations légales et d’exclusion qui y sévit contre les Palestiniens, et nous  appelons France Télévisions et la délégation française à ne pas servir de caution au régime qui envoie ses snipers tirer tous les vendredi contre les  enfants désarmés de la marche du retour à Ghaza », ont-ils affirmé, soulignant ont-ils affirmé, soulignant qu’un divertissement qui se respecte « ne se joue pas en terre  d’Apartheid »

Depuis le 30 mars 2018, les Palestiniens participent à des marches  pacifiques à proximité de la barrière érigée par les forces d’occupation  dans l’enclave pour demander le retour des réfugiés dans leurs villes et villages abandonnés en 1948 et briser l’embargo.

Depuis, les forces d’occupation continuent à réprimer ces marches  pacifiques, tuant 313 Palestiniens dont 59 enfants et dix (10) femmes, et  blessant plus de 31.000 autres dont des centaines ont été amputés.

Le président Recep Tayyip Erdogan lance un appel à traiter la question de la Palestine avec plus de sensibilité

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé, vendredi, tous les pays du monde à traiter avec plus de sensibilité la question de la Palestine et de Jérusalem occupées.

Erdogan a tenu ces propos lors d’un dîner avec les ambassadeurs étrangers accrédités à Ankara au siège du Parti de la justice et du développement (AKP) dans la capitale.

Erdogan a déclaré: « Nous appelons tous les pays à faire preuve d’une plus grande sensibilité à l’égard de la question de Palestine et de Jérusalem et à montrer des positions actives à cet égard ».

Erdogan a évoqué le bombardement israélien qui a eu lieu, il y a quelques jours, un bâtiment qui comprend le bureau de l’Agence Anadolu dans la bande de Gaza. »Israël n’hésite pas à bombarder les médias, y compris nos institutions, pour empêcher la lumière sur ses crimes à Gaza », a-t-il déclaré.

Depuis samedi matin jusqu’à lundi à l’aube, Gaza a été le théâtre d’une escalade militaire au cours de laquelle l’armée israélienne a lancé des raids aériens et des tirs d’artillerie sur diverses cibles de la bande de Gaza.

Au cours des attaques, les avions de combat israéliens ont visé au moins cinq roquettes dans un bâtiment de sept étages abritant le bureau de l’agence turque « Anadolu », causant ainsi sa destruction complète.                                                                                                    Ahsene Saaid /CIP