Ouyahia tente de rassurer : La politique sociale de l’Etat «sera maintenue»

0
1319

Lors de l’ouverture de la réunion «gouvernement-UGTA-patronat» jeudi 24 août pour préparer la prochaine tripartite, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia,             a adressé, les inquiétudes qu’a suscité son retour au gouvernement en affirmant que la politique sociale du gouvernement «sera maintenue».

«L’ Algérie a une politique sociale constante fondée sur la justice sociale et la solidarité nationale. Je voudrais donc assurer nos travailleurs et tous les citoyens que cette politique sociale sera maintenue par le gouvernement», a déclaré Ouyahia en présence de plusieurs ministres, du secrétaire général de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd et des présidents de plusieurs organisations patronales. Nommé le 15 août à la place d’Abdelmadjid Tebboune, Ahmed Ouyahia est revenu une 4e fois à la tête du gouvernement dont la première fois (1995-1998) à la tête de l’Exécutif qui a conduit un plan d’ajustement du FMI. Plusieurs observateurs y ont vu une intention du gouvernement de s’attaquer aux subventions et aux transferts sociaux, compte tenu de la crise financière à laquelle fait face le pays depuis 3 ans. Saluant l’ensemble des entreprises du pays, qu’elles soient publiques, privées ou mixtes issues de partenariats, le Premier ministre a tenu à assurer que toutes les entreprises établies en Algérie sont «les leviers du développement du pays».

«Toutes ces entreprises feront donc l’objet de notre considération sans discrimination», a-t-il assuré

Le Premier ministre a également exprimé «les sentiments de respect et de solidarité que le gouvernement nourrit à l’endroit de tous les travailleurs», ajoutant qu’il «cultive aussi de la considération envers toutes les entreprises publiques, privées ou mixtes, qui constituent le levier de la croissance, de la création d’emplois et de la diversification de l’économie nationale». Les ministres des Finances, de l’Industrie et des Mines, du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, et du Commerce ont pris part à cette rencontre. Outre, l’UGTA, cette réunion a vu la participation du Forum des chefs d’entreprises (FCE), l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), l’Assemblée générale des entrepreneurs algériens (AGEA), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l’Union nationale des investisseurs (UNI), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), la Confédération générale du patronat-BTPH (CGP-BTPH) et la Confédération algérienne du patronat (CAP).

Conformément aux orientations du président de la République, l’Etat ne renoncera pas aux acquis sociaux

En affirmant devant les partenaires sociaux et économiques du gouvernement que les projets liés à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement et de la santé, le Premier ministre aura remis les pendules à l’heure en ce qui concerne la politique sociale de l’Etat, laquelle sera maintenue et préservée, en dépit d’une conjoncture économique difficile induite par la chute des cours du pétrole. Conformément aux orientations données en ce sens par le président de la République l’Etat ne compte nullement renoncer aux acquis sociaux et à l’aide destinée aux couches défavorisées de la société.

Ainsi, dans le plan d’action du gouvernement, il est stipulé clairement que les acquis sociaux seront consolidés dans un esprit «d’équité et de justice sociale» en soutenant et en accompagnant les catégories défavorisées et fragiles de la société. «Si le gouvernement est résolument engagé dans la diversification de l’économie nationale pour la rendre de moins en moins dépendante des hydrocarbures, il est encore plus déterminé à consolider les acquis sociaux dans un esprit d’équité et de justice sociale en soutenant et en accompagnant les catégories défavorisées et fragiles de la société à travers la mise en place progressive de nouveaux mécanismes permettant le ciblage efficace des catégories éligibles aux aides de l’Etat», note le document. Concernant la préservation du système nationale de sécurité sociale et de retraite, le gouvernement mettra l’accent, notamment sur l’élargissement de la base cotisante au système national de sécurité sociale devant atteindre à terme 3 000 000 nouvelles affiliations par l’introduction de dispositifs inclusifs des nouvelles formes de travail de l’économie numérique des personnes actives occupées par le secteur informel, des personnes actives non occupées et du monde agricole.

Dans le domaine de la promotion de l’emploi et lutte contre le chômage, le gouvernement affirme que la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage, demeurent des objectifs stratégiques de la politique nationale de développement visant la construction d’une économie émergente diversifiée, créatrice d’emplois, particulièrement au profit des jeunes diplômés ou non, reposant sur une stratégie de performance et de développement durable, inclusif et équitable.

A cet égard, le gouvernement s’attellera à renforcer l’investissement dans les secteurs créateurs d’emploi, tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme et l’artisanat et à favoriser le développement de la petite et moyenne entreprise à travers, notamment l’encouragement du partenariat public-privé national et étranger et la simplification des procédures de création d’entreprises, y compris le travail familial. S’agissant de la contribution des dispositifs publics de promotion de l’emploi, qu’il s’agisse de l’emploi salarié, ou de la création d’activités par les jeunes promoteurs, les efforts du gouvernement seront orientés vers la consolidation du dispositif actuel d’aide à l’insertion professionnelle, la poursuite du programme de modernisation et de renforcement du service public de l’emploi et l’amélioration des synergies entre les différents intervenants dans la perspective d’une gestion du marché du travail plus efficace et prospective en vue de favoriser le rapprochement entre l’offre et la demande.

Pour l’année 2017, les efforts seront principalement axés sur la consolidation des dispositifs ANSEJ et CNAC, à travers, notamment l’amélioration de la contribution de ces dispositifs à la croissance et au développement économique et social du pays et à la création d’emplois, la multiplication des services à distance et la mise en œuvre de programmes de perfectionnement et de professionnalisation des personnels, le renforcement de l’accompagnement post création et la mise en œuvre de mesures visant à soutenir les micros entreprises créées et une application effective de la disposition du code des marchés visant la réservation de 20% de la commande publique locale au profit des micros entreprises.

Au titre des relations de travail, le Plan d’action du gouvernement précise qu’il sera procédé à la finalisation des dispositifs législatifs et réglementaires, ainsi qu’au renforcement du contrôle de leur mise en œuvre, notamment en matière de non affiliation à la sécurité sociale, de placement des travailleurs, du respect du SNMG et de la lutte contre le travail des enfants. Par ailleurs, le gouvernement affirme qu’une «attention particulière» sera accordée à la promotion du dialogue social et à la prévention des conflits de travail, à travers, notamment, l’encouragement de la tenue de rencontres régulières entre les organisations syndicales et les employeurs. Dans le domaine du soutien et de l’accompagnement aux personnes valides en difficulté sociale, le gouvernement poursuivra ses efforts par la mise à disposition de programmes d’insertion au profit de personnes sans revenus et ne disposant pas de qualifications, à travers le dispositif d’aide à l’Insertion sociale (DAIS), offrant une couverture sociale.

Il poursuivra également le programme d’insertion des jeunes diplômés, ainsi que la création de chantiers de travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre (TUPHIMO) et de chantiers Blanche Algérie, et renforcera par ailleurs, les mécanismes de soutien et d’accompagnement aux personnes démunies désireuses de créer leurs propres activités dans le cadre du micro crédit. Les programmes de développement participatifs dans les zones démunies et enclavées seront renforcés, ainsi que le partenariat avec le mouvement associatif à caractère social et humanitaire, considéré comme un partenaire privilégié, au regard de la complémentarité de son action avec celle de l’Etat.

Dans le domaine de la poursuite de la prise en charge des catégories sociales aux besoins spécifiques et en ce qui concerne les personnes handicapées, le gouvernement veillera à la prise en charge des besoins spécifiques, à l’amélioration des conditions de prise en charge en milieu institutionnel et à la facilitation des conditions d’insertion professionnelle par la mise en œuvre de la règle de réservation à leur profit de 1% des postes d’emplois au niveau des entreprises économiques et des administrations publiques. Dans ce cadre, les incitations fiscales et parafiscales au profit des employeurs faisant travailler des personnes en situation de handicap seront maintenues et renforcées, ainsi que les subventions pour l’aménagement et l’équipement de postes de travail pour le recrutement de personnes handicapées. Le gouvernement indique que l’assainissement des listes des personnes handicapées sera poursuivi en vue de la constitution d’un fichier national des personnes handicapées éligibles aux aides sociales.