La wilaya d’Oran a commémoré, lundi, le 60e du double attentat à la voiture piégée perpétré par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) terroriste française, le 28 février 1962 à la place Tahtaha, au cœur du quartier populaire Medina J’dida.
A cette occasion, les autorités locales et les membres de la famille révolutionnaire se sont rendus au lieu de ce crime où ils ont hissé le drapeau national, déposé une gerbe de fleurs et récité la Fatiha à la mémoire des chouhada devant la stèle commémorative. Le double attentat terroriste à la voiture piégée a été perpétré, l’après-midi du 23e jour du mois de Ramadhan, lorsque la place Tahtaha était bondée de citoyens venus faire leurs emplettes de l’Aïd El Fitr. Cette opération sanguinaire a fait 80 chouhada et des dizaines de blessés, laissant des scènes horribles marquées par la dispersion des parties de corps déchiquetés, selon le professeur d’histoire de l’université Oran 1 Ahmed-Ben Bella, le docteur Mohamed Belhadj. Il a souligné que les deux années précédant l’indépendance (1961-1962) sont la période la plus sanguinaire de l’histoire de la ville d’Oran en raison des activités de la sinistre organisation criminelle OAS, qui a rejeté les négociations sur l’indépendance de l’Algérie et qui a fait d’Oran un point d’ancrage principal. Le Dr Belhadj a souligné que cette organisation terroriste a transformé la ville d’Oran en «bain de sang» pour les civils, notamment après la signature des accords d’Evian et le début de leur exécution, le 19 mars 1962. Il a encore relevé que la ville est alors devenue le théâtre des assassinats et de la terreur, avec des opérations collectives ou individuelles, sachant qu’en une seule journée, le 11 mai 1962, 15 femmes de travailleurs des services d’hygiène ont été assassinées au cœur de la ville d’Oran.
Kadddour L.
