Quelque 100 artisans boulangers ont fermé boutique au cours de l’année 2016 considérant l’activité « trop éprouvante » et « très peu lucrative », a indiqué mardi le président du Club des artisans boulangers d’Oran (CABO). La cherté des produits de base et des intrants essentiels à la fabrication du pain se sont répercutés sur le prix de vente du pain, limitant la marge bénéficiaire du boulanger, a expliqué Fouzi Baiche, en marge d’une formation en pâtisserie moderne, initiée par le club au profit de ses adhérents. A cette difficulté, s’ajoute l’augmentation des redevances de l’électricité, depuis le début de l’année en cours. « Il y a des boulangers qui se retrouvent avec des factures de 150.000 DA à payer chaque mois alors qu’elles ne dépassaient pas habituellement les 50.000 DA », a noté M. Baiche. Cette situation est devenue insoutenable au point où, depuis le début de l’année en cours, une moyenne mensuelle de quatre boulangers baisse rideau définitivement, a précisé le même responsable. Les données chiffrées de la Maison de l’artisanat d’Oran indiquent que plus de 400 boulangers ont quitté la corporation depuis l’année 2011, a-t-il relevé, estimant que ce métier est « menacé de disparition si des mesures nécessaires ne sont pas prises par les autorités compétentes. » Depuis la dernière augmentation, décidée par le ministère de tutelle en 1996, le prix de vente d’une baguette de pain n’a pas été revu à la hausse comme souhaité par les professionnels du secteur. Avec le prix variant entre 7,5 et 8,5 DA la baguette, « les boulangers ne peuvent pas tenir encore plus longtemps », a-t-il constaté, tout en estimant qu’à « 15 DA la baguette, le boulanger rentrerait dans ses comptes, ce qui éviterit la fermeture de ces commerces l’un après l’autre ».