Le Conseil de sécurité des Nations unies a réaffirmé lundi son soutien à l’accord intra-yéménite, malgré des accusations de violations de cet accord par les parties en conflit au Yémen.
L’accord, conclu entre le gouvernement yéménite et les rebelles houthis en décembre 2018, comprend notamment un cessez-le-feu dans la ville et le gouvernorat de Hodeïdah, ainsi que dans les ports de Hodeïdah, Salif et Ras Issa, mais aussi la création d’un mécanisme exécutif d’échange de prisonniers, et une déclaration d’entente au sujet de la ville disputée de Taïz. Dans un communiqué de presse, les membres du Conseil de sécurité ont souligné qu’il était d’une « importance critique » que les parties en conflit respectent les engagements pris sous les auspices de l’ONU à Stockholm, en Suède. Le conflit au Yémen a débuté en 2014, lorsque les rebelles houthis se sont emparés de Sanaa, la capitale, et ont forcé le gouvernement à s’exiler en Arabie saoudite. Depuis 2015, une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite est en lutte contre les houthis, dans le but de ramener le gouvernement au pouvoir. Les combats ont engendré l’une des pires crises humanitaires au monde, et ont poussé le pays le plus pauvre du monde arabe au bord de la famine. Lundi, les membres du Conseil de sécurité ont souligné qu’il était capital de progresser en direction d’un accord politique, afin de mettre fin au conflit et de soulager les souffrances du peuple yéménite. Le Conseil de sécurité a salué le maintien du cessez-le-feu à Hodeïdah et le respect de l’accord de Stockholm par les parties en présence. L’ONU et certains membres de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite portent cependant sur le cessez-le-feu des regards très différents. Le major-général néerlandais Patrick Cammaert, directeur sortant de la mission de l’ONU chargée de surveiller le cessez-le-feu, a ainsi déclaré que la trêve était globalement observée, tandis que les ambassadeurs du Yémen, d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis ont signalé au Conseil de sécurité 970 violations de la trêve par les houthis entre le 18 décembre et le 29 janvier.