ONU: 70 pays appellent Pyongyang à abandonner ses armes nucléaires et  balistiques

0
873

 

 

Soixante-dix pays ont  appelé dans une déclaration vendredi la Corée du Nord à abandonner « toutes ses armes nucléaires, ses missiles balistiques et leurs programmes  associés », déplorant « vivement la menace grave » que ce pays continue de  faire peser sur la stabilité mondiale.

Parmi ces pays figurent les Etats-Unis et la Corée du Sud ainsi que  différents Etats situés en Asie, en Amérique latine, en Afrique et en  Europe. Mais la Russie et la Chine, soutiens de Pyongyang, ne sont pas signataires  du document rédigé par la France et proposé depuis plus d’une semaine.

Selon une source diplomatique, une quinzaine de pays ont demandé à signer  cette déclaration après les derniers essais de missiles nord-coréens. « Nous encourageons la Corée du Nord à éviter toute provocation » et « à  continuer les discussions avec les Etats-Unis sur la dénucléarisation »,

ajoute la déclaration publiée au terme d’une conférence de quinze jours à  l’ONU sur le Traité de Non-Prolifération (TNP).

Paradoxalement, ce forum a échoué à adopter des recommandations pour la  Conférence d’examen du TNP qui se tient tous les cinq ans et dont la prochaine session doit se dérouler en mai 2020 à l’ONU, selon des  diplomates.

« Nous exhortons la Corée du Nord à traduire ses paroles en actes et à  prendre des mesures concrètes vers l’abandon complet, vérifiable et irréversible » de ses armes nucléaires et balistiques, insiste la  déclaration.

« La Corée du Nord ne peut avoir et n’aura jamais le statut d’Etat doté de  l’arme nucléaire conformément au TNP » et « nous demeurons déterminés à renforcer à la fois le régime de non- prolifération et le TNP », précisent  les signataires du texte.

Pyongyang a annoncé vendredi avoir procédé la veille à un essai de frappe  « à longue portée » et a fait monter encore d’un cran la tension avec Washington, le président Donald Trump reconnaissant que « personne » n’était  « content » des tirs de missiles nord-coréens.

Pendant sa rencontre historique avec Donald Trump en juin 2018 à  Singapour, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s’était engagé à travailler  en vue d’une « dénucléarisation complète » de la péninsule coréenne. Mais le scepticisme a grandi depuis avec l’absence d’avancées concrètes.

Leur second sommet à Hanoï en février s’est achevé sur un échec.

Washington saisit l’un des plus gros navires nord-coréens  

Les autorités américaines ont saisi, jeudi,  l’un des plus importants cargo de la Corée du Nord d’une capacité de 17.061  tonnes, soupçonné de violer les sanctions internationales, ont rapporté vendredi des médias locaux citant la justice.

Baptisé « Wise Honest », le cargo nord-coréen est soupçonné d’avoir violé  les sanctions internationales en exportant du charbon et en important des  machines, a indiqué la justice américaine dans un communiqué publié sur son  site, selon les mêmes sources.

Le bâtiment a été arrêté pour la première fois l’an dernier en Indonésie, son capitaine étant poursuivi par les autorités de Jakarta. En juillet  2018, les autorités américaines ont lancé de leur côté une procédure de saisie.

« La Corée du Nord et les entreprises qui l’aident à contourner les  sanctions des Etats-Unis et de l’Onu doivent savoir que nous utiliserons  tous les moyens à notre disposition pour appliquer les sanctions internationales », a déclaré lÆadjoint du procureur général états-unien John  Demers.

Cette déclaration intervient alors que Pyongyang a annoncé vendredi 10 mai  avoir procédé la veille à un essai de frappe « à longue portée ». Le président Donald Trump a réagi en reconnaissant que « personne n’était  content des tirs de missiles nord-coréens ».

Selon un responsable américain cité par Reuters, la saisie du navire n’a  pourtant « aucun lien avec les activités de missiles nord-coréennes ». Ces derniers tirs constituent le deuxième essai militaire en moins d’une  semaine, alors que Pyongyang n’avait plus tiré de missile depuis novembre 2017.

Dans l’intervalle, la péninsule a été le théâtre d’une remarquable détente  qui a été illustrée notamment par une multitude de rencontres diplomatiques entre le leader nord coréen Kim Jung Un et des dirigeants étrangers, dont  les deux sommets av6ec M.Trump.

Les négociations sur le programme balistique et nucléaire de la Corée du  Nord sont au point mort depuis trois mois. Début avril, Pyongyang avait averti Washington d' »un résultat indésirable » s’ils n’ajustaient pas leur  position d’ici la fin de l’année.

                                                              Ahsene Saaid /Ag