L’économie algérienne a renoué avec la croissance au premier trimestre 2021 avec un bond du Produit intérieur brut (PIB) de 2,3% sur un an, a annoncé l’Office national des statistiques (ONS). La croissance économique est ainsi repartie après quatre trimestres de contraction en raison des impacts directs et indirects de la pandémie de Covid-19, souligne l’ONS, rappelant que sur toute l’année 2020, le PIB a baissé de 4,9%.
Le premier trimestre 2021 a été marqué, en effet, par «des croissances positives de tous les secteurs d’activité économique», a fait remarquer l’office. La hausse du PIB a été tirée principalement par l’accroissement de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures de 7,5% au premier trimestre 2021, contre une forte baisse de 13,3% à la même période de 2020. Cette performance s’est réalisée dans un contexte de hausse des prix remarquables sur le marché pétrolier, à 61,7 $ le baril au premier trimestre 2021 contre 52,2 $ une année auparavant (+18,1%). Les augmentations de prix des hydrocarbures ont conduit à une hausse du déflateur de la valeur ajoutée des hydrocarbures de 11,9% au premier trimestre 2021 après la forte baisse de 19,3% au premier trimestre 2020. Hors hydrocarbures, la croissance est également de retour au premier trimestre. Le PIB hors hydrocarbures a enregistré un accroissement de 1,4 % contre une baisse de 1,2 % une année auparavant. Elle est tirée essentiellement par la croissance de l’industrie et celles des secteurs du Bâtiment-Travaux publics et Hydraulique (BTPH y compris services et travaux publics pétroliers) et des services non marchands qui connaissent des taux d’accroissement de, respectivement, 3,3%, 4,0% et 2,5%. En valeurs courantes, le PIB du premier trimestre 2021 a connu une croissance de 8,6% au lieu d’une baisse de 5,0% durant la même période de l’année 2020, suite à une hausse de son déflateur de 6,2% conjuguée à une croissance positive en volume de 2,3%. Ainsi, la hausse du niveau général des prix au premier trimestre 2021 a été de 6,2% contre une baisse de 1,4% durant la même période de l’année précédente.
L’investissement progresse de 3,3 %
Par secteur, le premier trimestre 2021 a été marqué par une augmentation modérée de l’activité agricole de l’ordre de 0,6% au lieu d’une croissance de 2% durant la même période de l’année 2020, souligne l’ONS ajoutant que ce secteur a été de nouveau confronté à des «conditions climatiques sévères» et à un «stress hydrique important» qui influeront sur ses performances. Dans le secteur de l’Industrie, la valeur ajoutée globale réalisée au premier trimestre 2021 a conduit à une croissance de 3,3% au lieu d’une baisse de 0,2% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette croissance est tirée essentiellement par la valeur ajoutée des industries agro-alimentaires, des ISMME (industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques) et des matériaux de construction. Pour celui du BTPH (y compris les services et travaux publics pétroliers), il a enregistré une croissance de 3,9% au premier trimestre 2021, contre 1,8% pendant la même période de l’année précédente. Le sous-secteur des services et travaux publics pétroliers a rebondit fortement avec une hausse de 10,1% alors qu’il avait enregistré une baisse importante de 8,0% au premier trimestre 2020. Quant aux services marchands, ils affichent une légère croissance de 0,3% contre une décroissance de 2,7% une année auparavant. Le sous-secteur des Transports et Communications et celui des Hôtels-Cafés-Restaurants ont enregistré des baisses respectives de 1,5% (contre -4,8% au premier trimestre 2020) et 7,0% (contre -3,5%) alors que le sous-secteur du Commerce ont crû de 2,8% (contre -1,5%), celui des Services fournis aux entreprises de 2,1% (contre 1,2%), et des Services fournis aux ménages de 1,2% (contre -0,9%). Pour ce qui est des services non marchands, durant le premier trimestre 2021, la valeur ajoutée a enregistré une augmentation de 2,5% contre une baisse de 0,5% une année auparavant. Ceci est le résultat conjugué de l’accroissement en volume des valeurs ajoutées des activités des Administrations publiques (2,5% contre -0,7%), des Services financiers (1,9% contre 2,4%), et des Affaires immobilières (3,0% contre 2,3%). Le bilan de l’ONS fait ressortir, par ailleurs, une hausse de la demande finale totale (+1,2%) du fait notamment, de l’augmentation du volume des exportations de biens et services de 11,2% et l’augmentation du volume de la consommation finale des ménages au 1er trimestre 2021 qui a enregistré une croissance de 1,8% après la baisse 0,7% au 1er trimestre 2020. A l’inverse, la demande intérieure (PIB +importations de biens et services-exportations de biens et services) a évolué en volume à un rythme de -0,5% par rapport au premier trimestre 2020. Cette légère baisse de la dépense intérieure s’explique par le recul de l’accumulation, même si l’investissement a augmenté en volume de 3,3% au premier trimestre 2021 contre une baisse de 4,5% au premier trimestre 2021. Elle s’explique également par le recul de 3% du volume des importations de biens et services après la baisse de 16,6% au premier trimestre 2020.
Moussa O. /Ag.