Plus de 7,2 millions de personnes, principalement des enfants, pourraient mourir noyées d’ici à 2050 si les tendances actuelles se poursuivent, selon le premier rapport sur la prévention des noyades publié vendredi par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Les progrès de la lutte contre les noyades ont été inégaux », a indiqué l’OMS dans son rapport, notant qu’au niveau mondial, neuf décès par noyade sur 10, surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Selon l’Agence sanitaire mondiale, dans la Région européenne de l’OMS, le taux de mortalité par noyade a baissé de 68 % entre 2000 et 2021, mais n’a baissé que de 3 % dans la Région africaine, qui affiche le taux le plus élevé de toutes les Régions, avec 5,6 décès pour 100.000 habitants. « Ceci peut s’expliquer en partie par le niveau d’engagement national à lutter contre ce problème. En effet, seuls 15 % des pays de la Région africaine disposent d’une stratégie nationale ou d’un plan national de prévention des noyades, contre 45 % des pays de la Région européenne », a expliqué l’Agence sanitaire mondiale. Pour le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, la baisse significative du nombre de décès par noyade depuis 2000 « est une excellente nouvelle et prouve que les interventions simples et pratiques recommandées par l’OMS sont efficaces », mais « chaque décès par noyade est un décès de trop, et des millions de personnes sont toujours en danger ». A cet égard, l’OMS a averti dans son document, que « la noyade reste un problème majeur de santé publique », faisant état de plus de 30 personnes qui se noient toutes les heures, et le risque de noyade est particulièrement élevé pour les enfants qui ne sont pas surveillés par un adulte. En 2021 seulement, 300.000 personnes sont mortes noyées, et près de la moitié des décès par noyade surviennent chez des personnes de moins de 29 ans, et un quart chez des enfants de moins de cinq ans. Ce rapport contient des données cruciales pour l’élaboration des politiques et des recommandations visant à agir d’urgence pour sauver des vies, a expliqué M. Tedros. Dans son rapport, l’OMS recommande une série de mesures communautaires pour la prévention de la noyade, notamment l’installation de barrières pour empêcher les enfants d’accéder aux plans d’eau, la mise à disposition de lieux sûrs éloignés de l’eau pour les enfants d’âge préscolaire, l’enseignement aux enfants d’ âge scolaire des bases de la natation, des règles de sécurité dans l’eau et des rudiments du secourisme. Elle recommande aussi, l’enseignement des techniques de sauvetage et de réanimation, la sensibilisation du public au problème de la noyade, la mise en place et l’application d’une réglementation en matière de sécurité de la navigation de plaisance, de la navigation maritime et des ferries, et aussi, l’amélioration de la gestion des risques d’inondation.
