Nuls en lecture, mémoire défaillante: Les réseaux sociaux détruisent le cerveau des ados

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En suivant plus de 6.000 enfants de 6 à 10 ans jusqu’à l’adolescence, des scientifiques américains observent un décalage de plusieurs points aux tests cognitifs chez les plus gros utilisateurs de réseaux sociaux.

Une étude américaine relayée par NPR alarme sur l’usage précoce des réseaux sociaux chez les enfants et les adolescents. Selon des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco, le temps passé sur ces plateformes pourrait retarder le développement des capacités de lecture et de mémoire chez les jeunes. Un phénomène inquiétant qui ne semble pas près de s’atténuer. Dirigée par le docteur Jason Nagata, l’étude s’appuie sur un échantillon de trois groupes de 6.000 jeunes de 6 à 10 ans, suivis jusqu’à l’adolescence et soumis à divers tests. Le premier groupe représentait les enfants utilisant peu ou pas du tout les réseaux sociaux, le second ceux dont l’usage environne une heure par jour, le dernier regroupait ceux atteignant trois heures ou plus par jour. Un groupe test contenait des enfants n’utilisant pas du tout les réseaux sociaux. Les résultats sont probants: le groupe de faibles utilisateurs faisait état d’une différence notoire par rapport aux groupes de non-utilisateurs, obtenant 1 à 2 points de moins aux tests cognitifs. Les plus gros utilisateurs ont quant à eux obtenu des scores 4 à 5 points inférieurs. Il existerait donc une corrélation nette entre le temps d’écran et les performances cognitives. Pour Mitch Prinstein, psychologue et directeur de la stratégie scientifique à l’American Psychological Association, ces différences, bien que modestes, pourraient se creuser avec le temps. L’adolescence correspond à une période-clé du développement cérébral: c’est là que le cerveau affine ses connexions neuronales. Selon les travaux de Prinstein et d’autres chercheurs, une exposition accrue aux réseaux sociaux pourrait orienter cette plasticité vers la recherche de gratification immédiate et amoindrir les capacités cérébrales de ces adultes en devenir. Par ailleurs, les précédents travaux de l’équipe illustrent que près des deux tiers des enfants commencent à utiliser les réseaux sociaux avant 13 ans, que ce soit TikTok, Instagram, Snapchat, etc. Près de la moitié disent perdre la notion du temps lorsqu’ils utilisent leur téléphone, un quart déclarent s’en servir pour oublier leurs problèmes, et un sur dix reconnaît que les réseaux ont un impact négatif sur leur scolarité.

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