Dans un rapport transmis au Conseil de sécurité de l’ONU sur le sort des enfants en temps de conflit armé au Nigéria, le secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres, exhorte le groupe extrémiste Boko Haram à mettre un terme aux violations graves qu’il continue de commettre contre des enfants. « Le nombre élevé d’enfants tués ou mutilés, victimes de violence sexuelle ou recrutés et utilisés par des groupes armés est extrêmement préoccupant et j’exhorte Boko Haram à faire cesser immédiatement ces violations graves contre les enfants », déclare M. Guterres, cité par l’ONU dans un communiqué publié jeudi. Le document élaboré à la demande du Conseil de sécurité est le premier rapport du Secrétaire général sur la situation au Nigéria. Il traite de l’incidence des conflits armés sur les enfants pendant la période allant de janvier 2013 à décembre 2016. Axé essentiellement sur les trois États du nord-est les plus touchés par le conflit (Adamawa, Borno et Yobe), il met l’accent sur les violations graves commises contre des enfants par les parties au conflit, notamment Boko Haram, les forces de sécurité nigérianes et la Force civile mixte. Au cours de la période considérée, les attaques de Boko Haram contre les communautés et les affrontements entre le groupe extrémiste et les forces de sécurité ont entraîné la mort d’au moins 3.900 enfants, et 7.300 autres enfants ont été mutilés. Les attaques suicides sont devenues la deuxième cause de décès d’enfants, représentant plus d’un millier de décès et 2.100 blessés au cours de la période considérée. Le chef de l’ONU condamne fermement les attaques visant les écoles, les hôpitaux, le personnel protégé et les autres acteurs et complexes humanitaires et il demande à toutes les parties « de respecter le caractère civil des écoles et des hôpitaux et de faire en sorte que les acteurs humanitaires puissent venir en aide, en toute sécurité et sans entrave, aux populations touchées ». M. Guterres engage le gouvernement nigérian et la Force mixte civile à faire cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants par la Force mixte. Il se félicite également de l’établissement d’un bureau des droits de l’Homme au quartier général de l’armée nigériane et appelle de ses vœux la création de capacités de protection de l’enfance chargées d’enquêter sur les violations graves. Il demande au gouvernement nigérian de veiller à ce que tous les enfants soupçonnés d’être associés à des groupes armés soient traités avant tout comme des victimes et, en particulier, de libérer et de réintégrer immédiatement les 68 garçons détenus depuis septembre 2015.