Le directeur général de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (NESDA), Bilal Achacha, a révélé que l’Agence a assuré la formation de 30 000 formateurs et accompagné, avec financement, la création de 6 500 micro-entreprises depuis la relance de son activité, décidée il y a une année. Il a souligné que la NESDA joue aujourd’hui un rôle central dans le renforcement du tissu des micro-entreprises, lesquelles représentent 97 % de l’ensemble des entreprises économiques en Algérie, estimées à près de 1,3 million d’unités.
S’exprimant ce mercredi dans l’émission « Invité du matin » de la Radio nationale algérienne – Chaîne I, M. Achacha a indiqué que ce chiffre est appelé à augmenter progressivement, notamment depuis l’ouverture, en mai dernier, du dispositif aux diplômés de la formation professionnelle. Cette catégorie représente désormais environ 70 % des porteurs de projets figurant dans le portefeuille de l’Agence. Le responsable a précisé que la NESDA s’est fixé comme objectif la création et l’accompagnement de 10 000 micro-entreprises par an, en réponse à la forte demande enregistrée, particulièrement chez les jeunes. Dans ce cadre, il a mis en avant la sous-traitance industrielle comme l’un des principaux leviers de développement sur lesquels mise l’Agence, soulignant que les entreprises industrielles représentent actuellement 27 % de l’activité globale de la NESDA. « L’objectif principal aujourd’hui est de faire de l’Agence un véritable intermédiaire et un moteur de la croissance économique, notamment à travers les programmes de localisation et les projets structurants », a-t-il affirmé.
Une plateforme numérique au service des micro-entreprises
Bilal Achacha est également revenu sur le développement d’une plateforme numérique conçue pour devenir un véritable marché d’échange et de diffusion d’informations économiques entre les opérateurs, tout en constituant une vitrine promotionnelle pour les micro-entreprises. Selon lui, la plateforme compte actuellement 4 562 micro-entreprises inscrites, et la NESDA ambitionne de porter ce nombre à 30 000, voire 40 000 entreprises. Une telle évolution permettrait, a-t-il expliqué, de créer davantage d’opportunités économiques et d’instaurer une relation directe entre le nombre d’entreprises enregistrées, les opportunités disponibles et les opérateurs économiques. Dans cette optique, le directeur général de la NESDA a invité l’ensemble des opérateurs économiques à adhérer à cette plateforme et à contribuer à son enrichissement, afin d’en renforcer la valeur et l’attractivité. Il a fait savoir que 462 opérateurs économiques y sont actuellement actifs ou y transitent régulièrement, précisant que tout opérateur peut y accéder, créer un compte, communiquer ou proposer des idées et des projets.
Cap sur les projets structurants dans le Sud
Abordant la question du développement régional, M. Achacha a affirmé que la NESDA peut jouer un rôle accru dans les projets structurants du Sud, à l’image du projet minier de Gara Djebilet ou des grands projets ferroviaires, à travers la création d’un tissu industriel de micro-entreprises gravitant autour de ces chantiers. Il a estimé que cette approche constitue l’un des moyens les plus efficaces pour soutenir les micro-entreprises dans ces régions, tout en tenant compte de leurs spécificités et de leurs besoins. La réussite des projets dans le Sud demeure, selon lui, possible à condition de relever les plafonds de financement, de mobiliser davantage de moyens et d’accepter un niveau de risque plus élevé que dans le Nord, en raison de la rareté des opportunités et de l’éloignement des centres d’activité économique. Dans ce contexte, le directeur général de la NESDA a réaffirmé la conviction de l’Agence selon laquelle la pérennité des micro-entreprises en Algérie passe par leur intégration dans un système de sous-traitance, en partenariat avec de grandes entreprises et institutions. Il a toutefois mis en garde contre le déficit de foncier industriel dédié aux micro-entreprises, qu’il considère comme un frein majeur à leur expansion et à leur développement, celles-ci ne pouvant rivaliser, sur ce plan, avec les entreprises moyennes et grandes.
Amel Driss






