Le président du Réseau national pour la défense des droits de l’enfant « Nada », Abderrahmane Arar a indiqué, à Alger, que 70 % des enfants exploités économiquement dans le marché parallèle exercent une activité commerciale en tant que vendeurs de légumes, de pain et ou cigarettes.
Un sondage sur l’exploitation économique des enfants dans le marché parallèle entre 2017 et 2018 a révélé que « près de 70% des enfants exploités économiquement dans le marché parallèle exercent une activité commerciale en tant que vendeurs de légumes, de pain, d’articles scolaires et de cigarettes », a précisé M. Arar, à la veille de la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants. « Plus de 19% exercent une activité en rapport avec le domaine de la construction et 10% dans des activités de l’agriculture », a-t-il ajouté. Ce sondage qui a concerné 5 wilayas (Alger, Sétif, Tipasa, Tizi-Ouzou et Bordj Bou Arreridj) a démontré que 55% des enfants exploités économiquement dans le marché parallèle sont âgés entre 15 et 18 ans, 31% entre 11 et 14 ans et plus de 13% entre 6 et 10 ans, a encore précisé M. Arar. Selon la même enquête, 59% des enfants interrogés déclarent exercer un travail provisoire, a fait savoir M. Arar, ajoutant que quelque 66% disent que leur revenu ne couvre même pas leurs besoins. La plupart sont issus de familles « ordinaires » alors que d’autres ont parents divorcés ou sont orphelins, a-t-il indiqué. Soulignant que la réalisation de ce sondage par le réseau Nada s’inscrit dans le cadre de la contribution à la lutte contre l’exploitation économique des enfants dans le marché parallèle et leur protection contre les activités qui peuvent mettre en danger leur intégrité physique et psychologique et impactent négativement leur évolution naturelle, M. Arar estimé que le travail à un âge précoce prive l’enfant de son enfance, l’expose à des pratiques nocives comme le tabagisme, voire la toxicomanie et développe en lui le sentiment d’exclusion et d’oppression sociale qui le rend enclin à la violence et au comportement agressif ». Le Réseau Nada a lancé, dans ce sens, un programme visant la protection des enfants contre l’exploitation économique axé sur la sensibilisation des familles à l’importance pour l’enfant d’évoluer dans un milieu d’éducation et d’apprentissage social et formative et aux dangers de l’exploitation économique des enfants, a fait savoir M. Arra ajoutant qu’il s’agit également de garantir aux enfants en situation de travail un soutien psychologique et un accompagnement à travers des solutions alternatives pour une vie sociale épanouie. Dans ce sillage, M. Arar a préconisé « l’introduction d’amendements juridiques élargissant les missions de l’Inspection du Travail en matière de contrôle et d’inspection aux marchés parallèles » en focalisant sur la prévention et la vigilance pour protéger les enfants exploités dans le marché parallèle Il a appelé, par ailleurs, à la redynamisation de la Commission nationale intersectorielle de prévention et de lutte contre le travail des enfants, créée en 2003, en matière de suivi et d’accompagnement.
S.H