Musée national du moudjahid: Un livre ouvert sur l’histoire de l’offensive du Nord Constantinois (1955) et du Congrès de la Soummam (1956)

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Le Musée national du moudjahid d’Alger est un livre ouvert sur l’histoire de la Résistance et de la Révolution algérienne pour la liberté et la dignité, qui offre aux visiteurs un aperçu global et détaillé des étapes phares de la lutte armée, notamment l’offensive du Nord Constantinois et le Congrès de la Soummam.

À la veille de la célébration de la Journée nationale du moudjahid, qui coïncide avec le 67e anniversaire de l’offensive du Nord Constantinois (20 Août 1955) et le 66e anniversaire du Congrès de la Soummam (20 Août 1956), le Musée national du moudjahid consacre, tout au long de ce mois, une exposition à ces deux dates charnières à travers 24 photos anciennes sur une fresque murale placée dans le hall du musée. Les photos exposées en ordre chronologique font «partie des archives rassemblées par le musée grâce, notamment aux apports des moudjahidine qui contribuent à la préservation de la mémoire nationale collective», a précisé le conseiller culturel au Musée national du moudjahid, Salah Eddine Ranem. Cette fresque murale, qui fait face à l’entrée principale du musée, est saisissante, tant et si bien que les visiteurs de tous âges s’arrêtent systématiquement devant pour tenter d’en connaître davantage sur les protagonistes et se remémorer les moments difficiles qu’ont vécus les moudjahidine à une étape cruciale de l’histoire de l’Algérie. Notre visite dans cet établissement a coïncidé avec la projection, sur grands écrans disposés à travers le musée, d’un documentaire sur la Journée nationale de l’Armée nationale populaire (ANP), célébrée le 4 août, mettant en relief les étapes charnières de la formation de l’ANP, digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN). Le film a été suivi d’un autre documentaire consacré au double anniversaire du 20 Août 1955-1956.

Plus de 140 000 visiteurs des différentes wilayas du pays et de l’étranger Dès les premières heures, les allées du musée étaient bondées de visiteurs venant de différentes wilayas du pays et de l’étranger pour découvrir les grands espaces d’exposition dédiés à la Résistance populaire (1830-1919), à la politique coloniale, au Mouvement national (1919-1954) et à la Guerre de Libération nationale (1954-1962), et où des plaques descriptives, des objets, des photos, des toiles et des maquettes sont disposés, selon une scénographie bien étudiée. Depuis le début de l’année et jusqu’au 13 juillet, le Musée aura reçu «144 000 visiteurs, parmi des délégations officielles, des élèves, des étudiants et des associations, outre l’assistance des conférences sur l’histoire et autres visiteurs qui affluent tout au long de l’année sur cette structure qui occupe la partie basse du Sanctuaire du martyr», affirme le chef de département de recherches en Histoire du Musée, Oussama Houhou. L’espace réservé à l’Offensive du Nord Constantinois de 1955, revêt une «importance capitale», cette offensive ayant contribué à étendre la guerre à tous les recoins de l’Algérie, outre l’inscription de la question algérienne à l’ordre du jour de la 10e session de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU en septembre 1955, a-t-il précisé. Les archives exposées dans cette partie du Musée reflètent, en fait, la détermination des Algériens à participer, comme un seul homme, à la Révolution, et dénote, par ailleurs, les réactions coloniales animées par la vengeance et l’hostilité et traduites par le bombardement des villages et des mechtas, ou encore par le massacre perpétré au stade de Skikda, un certain 23 août 1955, en faisant 12 000 chahids, a expliqué M. Houhou. Quant au Congrès de la Soummam, le Musée propose un aperçu sur les circonstances de la tenue de ce congrès historique auquel ont participé les chefs de la Révolution à Ifri, un village dans les hauteurs de Béjaïa. C’est le sens de l’organisation et de la coordination de l’action armée qui est également mis en avant. Plus le visiteur avance à l’intérieur du Musée, plus il découvre les armes aussi bien légères que lourdes utilisées à l’époque, ou encore les appareils de communication sans fil, lesquels démontrent, selon M. Houhou, «la maîtrise technique et militaire acquise par les révolutionnaires au fil des années de la lutte armée, et leur capacité à obtenir des armes malgré le siège imposé par la France coloniale par diverses méthodes criminelles». La visite se termine au Dôme de recueillement, ce chef-d’œuvre architectural à caractère islamique, dont les parois sont décorés de versets coraniques dorés, et au milieu duquel se trouve un rocher lumineux symbolisant les montagnes de l’Algérie, posé sur un sol sablonneux, rappelant le Sahara algérien et sa contribution au recouvrement de la souveraineté nationale.

Houda H. /Ag.