La mortalité néonatale en Algérie représente 70% des cas de décès enregistrés chez les enfants en général, a déclaré le professeur Leila Haridi, chef service de néonatalogie à l’hôpital Béni Messous d’Alger.
« Ce taux de mortalité est très élevé et représente de 16,5 décès pour 1.000 naissances », a précisé la praticienne, également présidente de l’association algérienne de médecine néonatale, en marge d’une journée d’étude sur la néonatalogie. Elle a ajouté que la naissance prématurée demeure parmi les causes principales de la mortalité néonatale, indiquant que les bébés qui naissant avant la 33 semaine de grossesse sont les plus exposés à la mort, suivis des bébés qui représentent des complications respiratoires entrainant des asphyxies. Pr Haridi a également souligné que le manque de moyens constitue une des causes de la mortalité néonatale, arguant « qu’il n’existe à travers le territoire national que 4 services de réanimation pour le nouveaux nés ». A ce titre, la même spécialiste a appelé à la « modernisation des services de néonatalogie compte tenu de l’augmentation du nombre des naissances dépassant le 1 million par an ». La praticienne a également mis en avant l’importance de la formation continue « au profit des staffs médicaux exerçant dans les services de néonatalogie ». De sa part, le chef service de la pédiatrie de l’hôpital mère- enfant de Batna, Dr Abderrachid Bouhdjila, soulignant que Batna enregistre « 16.000 naissances annuellement », a relevé un « recul » dans le taux de mortalité néonatale, passant de 17cas pour 1.000 naissances à 14 décès pour 1.000 naissances et ce depuis 2016. Le directeur de wilaya de la Santé et de population, Mohiédine Tebre, a indiqué que cette journée d’étude à laquelle ont pris part des professeurs et spécialistes en pédiatrie, sages femmes et infirmiers activant à travers les différents services de néonatalogie du pays, s’inscrit dans le cadre du programme de la formation continue tracé par le ministère de tutelle visant à informer sur les nouvelles méthodes et techniques de la réanimation des nouveaux nés pour une meilleure prise en charge de cette catégorie et une réduction du taux de mortalité. La wilaya de Skikda enregistre annuellement 22.000 naissances et 16 décès pour 1.000 naissances et dispose de 5 unités de néonatalogie dans les hôpitaux de Skikda, El Harrouch, Azzaba, Tamalous et Collo.
Yasmina Derbal