On connaît désormais les affiches des quarts de finale de la Coupe du monde au Qatar. Et le moins que l’on puisse dire est que globalement la hiérarchie a été respectée. Seul le Maroc est venu finalement s’inviter dans la cour des très grands, confirmant ainsi l’exception de la règle dans ce genre de compétitions de haut niveau. On a beau s’enthousiasmer et s’enflammer pour telle ou telle équipe, au bout du compte on retrouve toujours les habitués aux stades avancés des compétitions, même s’ils ont été quelque peu bousculés ou dérangés, lors du premier tour. Le Brésil, la France, l’Argentine, l’Angleterre, les Pays-Bas, la Croatie, des nations ont déjà disputé au moins une finale de Coupe du monde.
Le Portugal n’est pas en reste, ayant déjà joué les premiers rôles dans les grands rendez-vous. C’est une valeur sûre du football mondial. Une manière de dire que la récréation est terminée. Place aux choses sérieuses. Rien que du lourd avec un invité surprise, la seule équipe n’ayant pas encaissé de but jusqu’à maintenant. Justement les Lions de l’Atlas s’appuient sur un groupe solide, discipliné et solidaire. Ils ne sont pas ici pour faire le spectacle ou amuser la galerie, mais pour défendre leurs chances avec leurs armes. Ça leur réussit bien jusqu’à présent. Leur présence en quart de finale pour la première fois de leur histoire est-elle vraiment une surprise ? Oui, si l’on tient compte de leur parcours mitigé avant d’arriver au Qatar. Mais au vu de leurs prestations au Mondial, on ne peut pas dire qu’ils l’ont volé. Certains joueurs de l’Espagne ont beau critiquer l’équipe marocaine en déclarant qu’elle «n’a rien proposé du tout». «Dans le jeu, ils n’ont rien fait. Ils ont juste attendu les contres.
Ils sont restés en bloc derrière et ont essayé de nous contrer», a déclaré Rodri après l’élimination de son équipe aux tirs au but. Il faut dire que les Espagnols non plus, n’ont pas été flamboyants, se contentant de multiplier les passes sans grand danger. Chaque équipe a sa propre tactique, les Marocains ont montré une grande force mentale et une solidité défensive exemplaire. Peuvent-ils aller encore plus loin en atteignant la demi-finale, ce qui serait historique et inédit pour une équipe africaine ? La réponse est clairement oui face au Portugal. Le rêve est permis surtout si les poulains de Regragui conservent le même état d’esprit. Rien n’est impossible, même si les Portugais sont mieux armés offensivement que l’Espagne. Pour les autres affiches des quarts, le Brésil, l’équipe la plus technique et la plus enthousiasmante du Mondial, semble un cran au-dessus de la Croatie, le finaliste de la dernière édition, mais il ne faut pas écarter une surprise. La France, la tenante du titre, qu’on présente comme le prochain finaliste contre le Brésil, aura fort à faire devant une équipe anglaise séduisante qui voudra enfin vaincre le signe indien. Les Anglais ont toujours été placés, mais jamais gagnants depuis 1966. C’est peut-être l’occasion de renouer avec le succès. Il y a également l’Argentine de Messi qui veut sortir de l’ombre de Maradona en remportant «sa» Coupe du monde. Les Argentins doivent d’abord écarter de leur chemin la Hollande, pays du football par excellence. Une réputation rarement démentie.
En somme, des empoignades au sommet qui vont certainement passionner les férus de la balle ronde.
Ali Nezlioui