Mise en garde de l’ANP et de la DGSN: Le mouvement populaire peut-il être manipulé?

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8e vendredi de manifestations

L’Armée a déjà mis en garde, suivie par les services de sécurité : le mouvement populaire qui secoue l’Algérie depuis presque deux mois est visé par des officines étrangères. Objectif : le faire sombrer dans la violence.

Une question se pose, ce formidable élan populaire né de la contestation du pouvoir de l’ex Président Bouteflika en particulier et du système politique en général qui régit l’Algérie depuis l’indépendance peut-il être manipulé par des mains étrangères? Jusqu’ici, le pacifisme dont ont fait preuve les algériens lors des manifestations qui réunissaient parfois des centaines de milliers de personnes a subjugué le monde et sidéré le pouvoir. Alors ces jeunes, ces vieux, ces femmes et hommes peuvent-ils un jour obéir à une forme de violence instillée par des officines d’ici ou d’ailleurs? Si pour le sociologue Abderrazak Achouri, la probabilité existe, pour le constitutionnaliste Abdelkader Kacher, un tel scénario n’est pas envisageable face à des algériens qui ont fait montre d’une maturité exemplaire. Pour le professeur en sociologue à l’Université d’Alger 2 Abderrazak Achouri, cette éventualité n’est pas à écarter quand un mouvement populaire n’as pas de perspectives précises. « Le plus dangereux c’est de se retrouver face à un mouvement qui n’a pas d’objectifs bien définis. C’est là où il y a risque de manipulation et d’orientation vers d’autres objectifs qui sont autres que les revendications initiales», explique-t-il. De ce fait, il juge important l’existence d’un encadrement de ce mouvement « qui doit se dresser en rempart face à toute infiltration malveillante». «Tout est basé sur les principaux acteurs qui sont la locomotive de la mobilisation. C’est à travers ses leaders qu’un mouvement évolue dans ses revendications et dans sa dimension», renchérit-il. Pour lui, un soulèvement populaire doit toujours être conduit par des leaders qui ont un haut degré de conscience, de visibilité et de discernement de la conjoncture politique et économique du pays et des réformes réclamées par la population. « Il est impératif pour ce mouvement de se doter d’un encadrement crédible agissant au service du peuple pour qu’il ne débouche pas sur la violence et ne soit pas récupéré par des agents étrangers», estime-t-il. Il est tout aussi important, relève Achouri, d’avoir en face de ces leaders un pouvoir conscient et flexible pour éviter de voir ce mouvement dévier de sa trajectoire.