L’année 2025 a été marquée par une nette accélération du rythme de réalisation des grands projets dans les secteurs des mines, de l’énergie et des énergies renouvelables, traduisant une nouvelle dynamique industrielle à fort impact sur l’économie nationale. Cette cadence soutenue a permis d’atteindre des étapes décisives, ouvrant la voie à l’entrée en exploitation de plusieurs projets stratégiques dès 2026, au premier rang desquels figure la mine de fer de Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf.
Cette dynamique devrait être couronnée par la mise en service d’infrastructures structurantes destinées à renforcer les exportations hors hydrocarbures. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé, lors du Conseil des ministres du 16 novembre dernier, que le projet de Gara Djebilet entrera en exploitation au premier trimestre 2026. Avec des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, la mine de Gara Djebilet figure parmi les plus importantes au monde. Son exploitation constitue un tournant historique pour l’Algérie indépendante et un signal fort d’une nouvelle orientation stratégique, consacrant la souveraineté économique et la diversification des ressources nationales en dehors des hydrocarbures. Réalisé en un temps record, le projet a connu le lancement des travaux en juillet 2022, suivi de la mise en chantier de l’usine de traitement primaire du minerai de fer en décembre 2023, avant d’atteindre aujourd’hui la phase précédant l’entrée en production. Afin d’assurer l’acheminement du minerai vers le complexe sidérurgique de Tosyali à Bethioua (Oran), la ligne ferroviaire minière Tindouf–Béchar, longue de 950 kilomètres, sera totalement achevée début 2026.
Phosphate : un futur pôle mondial des engrais
Autre projet structurant, le projet intégré du phosphate de Bled El Hedba, dans la wilaya de Tébessa, entrera en exploitation en 2026. Il permettra à l’Algérie de se positionner parmi les principaux pôles mondiaux d’exportation d’engrais et de fertilisants, avec une capacité de production annuelle de 6 millions de tonnes. Le projet comprend une ligne ferroviaire minière dont le taux de réalisation a fortement progressé. Elle reliera la mine de phosphate au chemin de fer minier de l’Est, qui connectera plusieurs gisements aux unités de traitement et de transformation. L’ensemble des ouvrages d’art, notamment les ponts et tunnels, a été achevé. Ce dispositif permettra le transport de plus de 10 millions de tonnes de phosphate par an, destinées à la transformation et à l’exportation, générant des revenus annuels estimés à 2 milliards de dollars. L’année 2025 a également vu l’achèvement de la préparation de l’emprise du projet de doublement de la voie ferrée minière entre Driaa et Oued El Kebrit (17 km), dans la wilaya de Souk Ahras, inscrit dans le cadre de la modernisation de la ligne ferroviaire minière de l’Est reliant Annaba à Tébessa via Bled El Hedba.
Zinc, emploi et valeur ajoutée
Dans la même dynamique, la mine de zinc et de plomb de Oued Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, s’impose comme un projet minier majeur. Dotée de réserves exploitables estimées à 34 millions de tonnes, elle devrait produire annuellement 170.000 tonnes de concentré de zinc. Ce projet permettra la création de 786 emplois directs et de plus de 4.000 emplois indirects, tout en générant un chiffre d’affaires annuel estimé à 215 millions de dollars. Le secteur minier a été renforcé par la promulgation d’une nouvelle loi minière, s’inscrivant dans le cadre des réformes visant à consolider la souveraineté économique et à diversifier les sources de revenus nationaux. Ce texte introduit des mesures incitatives destinées à attirer les investissements, encourager les PME, créer des emplois et garantir une exploitation respectueuse des normes environnementales.
Hydrocarbures : regain d’attractivité internationale
L’année 2025 a également été marquée par un regain d’intérêt des compagnies internationales pour le secteur des hydrocarbures. Sonatrach a conclu plusieurs accords d’exploration avec de grands groupes internationaux, notamment dans le cadre de l’appel d’offres international « Algeria Bid Round 2024 », qui a suscité une forte mobilisation internationale. Ce succès confirme l’attractivité du climat des affaires dans le secteur énergétique algérien, soutenue par les réformes engagées et la confiance accordée au cadre juridique national. L’Agence ALNAFT prévoit le lancement d’un nouvel appel d’offres début 2026 afin de renforcer davantage les partenariats dans l’exploration et le développement des ressources en hydrocarbures.
Transition énergétique et hydrogène vert
Parallèlement, l’Algérie poursuit le déploiement de sa stratégie dans les énergies renouvelables, avec un programme visant l’installation de 15.000 MW d’ici 2035. Les projets photovoltaïques de la première phase, estimée à 3.200 MW, affichent un bon taux d’avancement et devraient entrer en service en 2026. Des avancées notables ont également été enregistrées dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’hydrogène, lancée en 2023. Considéré comme un pilier de la transition énergétique, l’hydrogène vert occupe une place centrale dans les orientations industrielles du pays. Plusieurs initiatives structurantes ont été lancées, notamment le corridor sud de l’hydrogène « SoutH2 », destiné à acheminer l’hydrogène vert vers l’Europe, ainsi que le projet de connexion électrique « Medlink » reliant l’Algérie à l’Italie. À travers ces projets, l’Algérie confirme en 2025 son engagement en faveur d’une croissance industrielle durable, diversifiée et à faible empreinte carbone, tout en renforçant sa position stratégique sur les marchés régionaux et internationaux de l’énergie et des matières premières.
Sonia Stambouli






