Messahel poursuit sa tournée dans les pays arabes: La nouvelle stratégie de la diplomatie algérienne

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Rompant avec les méthodes classiques, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, semble opter pour une nouvelle stratégie qui consiste à aller au contact des pays qu’ils soient directement ou implicitement impliqués dans des conflits et crises en vue de rapprocher leurs points de vue et tenter, par la même, d’en trouver des solutions.

C’est dans cet esprit plus particulièrement que s’inscrit sa tournée dans les pays arabes, laquelle intervient sur instruction du président de la République et consacrée essentiellement à l’examen des relations bilatérales, les voies et moyens de leur renforcement ainsi que les questions d’ordre régional et international, en particulier, la situation dans le monde arabe, les crises qui affectent la Libye, la Syrie, le Yémen et la région du Golfe.

Messahel a abordé avec ses homologues d’Arabie saoudite, d’Egypte, du Sultanat d’Oman, du Bahreïn, du Qatar, du Koweït, de Jordanie et d’Irak, la lutte contre le terrorisme et    l’extrémisme violent ainsi que l’expérience algérienne en matière de déradicalisation, la situation au Proche-Orient et la question palestinienne. Ainsi, lors de sa rencontre avec son homologue saoudien, Adel Al Jubeir, les deux ministres se sont félicités de la qualité des relations entre l’Algérie et l’Arabie saoudite, de la consultation régulière ainsi que de la coordination permanente entre les deux pays, conformément aux directives données par le Président Abdelaziz Bouteflika et le Roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud. Cette rencontre a permis aux deux ministres d’examiner l’état des relations entre les deux pays ainsi que les voies et moyens de leur renforcement et de leur élargissement à tous les domaines, et ce, à l’occasion des prochaines échéances inscrites à l’agenda de la coopération bilatérale, en particulier la prochaine session de la Commission mixte algéro-saoudienne.

Messahel et Al Jubeir ont procédé à un échange de vue approfondi sur les voies et moyens à même de redynamiser l’action arabe commune et de la mettre au service du retour de la stabilité et de la sécurité dans le monde arabe, en l’orientant vers les principales préoccupations qui interpellent les Etats arabes, en particulier la multiplication des foyers de tensions et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent». Au Caire, Messahel a été reçu par le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi. à qui il a remis un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Après avoir passé en revue les relations bilatérales et la situation actuelle dans la région, les deux parties ont mis l’accent sur les relations fraternelles et historiques privilégiées existant entre les deux pays et le souci commun d’œuvrer ensemble au renforcement de la coopération bilatérale dans différents domaines, en prévision de la réunion de la Grande commission mixte.

Lors de cette rencontre qui s’est déroulée en présence du ministre égyptien des Affaires étrangères, Samah Chokri, les deux parties ont souligné la nécessité de poursuivre la concertation et la coordination entre les deux pays autour des questions nationales et internationales d’intérêt commun, notamment la crise libyenne, afin d’aboutir à la solution politique consensuelle inclusive tant escomptée face aux risques et défis qui se posent au monde arabe, en rejetant toute ingérence étrangère dans les affaires internes des pays. Le président Al Sissi a chargé Messahel de transmettre ses salutations et sa haute considération au président Bouteflika.

Le ministre des Affaires étrangères a réitéré, par la même occasion, l’engagement de l’Algérie à poursuivre ses efforts en vue de contribuer à la recherche des solutions politiques aux crises que connaît le monde arabe en favorisant les voies du dialogue et de la réconciliation nationale sans ingérence extérieure, et dans le respect de la souveraineté des pays. Il faut rappeler, à ce titre, que l’Algérie qui a toujours plaidé pour la solution politique à travers le dialogue et la concertation à toutes les crises qui secouent les pays dans le monde, plus particulièrement en Afrique et dans le monde arabe, n’est pas prête à renoncer à ses principes cardinaux qui guident la diplomatie algérienne et qui constituent son socle historique et n’a pas manqué de faire entendre sa voix en affirmant que tous les conflits peuvent être résolus sur la table des négociations, loin des guerres destructives.

C’est le cas, notamment, en Libye où l’Algérie qui a œuvré, depuis le début de la crise dans ce pays, à rassembler les différentes parties en conflit, et qui ont abouti à la signature de l’accord politique ayant permis la constitution d’un gouvernement d’union nationale et la mise en place d’institutions démocratiques et pérennes. La volonté politique internationale de combattre le terrorisme a été fortement appuyée par l’Algérie qui a mis son expérience en matière de lutte contre cette menace au service de ces pays pour renforcer leurs capacités dans ce domaine. Parmi les actions préconisées à ce propos, il a été souligné l’importance de mettre en place un système de prévention structurelle et d’alerte précoce en vue de rehausser l’efficacité de la coopération en tant que composante de la stratégie globale des Nations unies en matière de lutte contre le terrorisme. L’Algérie a également mis en relief l’importance d’une mobilisation diplomatique accrue au niveau international en faveur de la criminalisation du paiement des rançons pour la libération d’otages, ainsi que pour l’adoption d’un instrument juridique international contraignant, destiné à permettre le tarissement de toutes les sources de financement du terrorisme.