Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à la famille du moudjahid, Mohamed Salah Yahiaoui, décédé vendredi à l’âge de 81 ans, dans lequel il a qualifié l’homme d' »altruiste de nature, ayant adopté le sacrifice en tant que mode et le martyre en tant qu’aspiration ».
« C’est avec une grande affliction que je présente mes sincères condoléances, suite à la perte d’un brave compagnon d’arme et un fervent défenseur des principes et idéaux nobles, à savoir: le moudjahid, militant et cher ami, Mohamed Salah Yahiaoui, qui s’est engagé avec bravoure sur le champ de bataille, aux cotés des vaillants ayant longuement lutté dans les maquis et partout, sans jamais un jour baisser les bras ou montrer un signe de faiblesse, vivant en toute plénitude, altruistes de nature avec le sacrifice pour mode et le martyre comme aspiration », a écrit le président de la République. « Disciple de l’école des Oulémas musulmans où il a s’est abreuvé du fleuve de la clémence, de la droiture, de la fierté et de l’amour de la patrie, ce jeune lion de la révolution n’a pas manqué à l’appel du devoir, endossant un lourd fardeau que même les braves et les vaillants n’oseraient assumer pour s’affranchir des griffes d’un occupant, qui s’est accaparé de notre chère patrie et pris en esclave son peuple pour plus d’un siècle, jusqu’au déclenchement de la Guerre de libération nationale, lors de laquelle les moudjahidine ont mis à rude épreuve les forces coloniales, réussissant grâce à leur courage et à l’aide de Dieu, en dépit d’un flagrant déséquilibre des forces, à se faire justice et à recouvrer l’indépendance de notre pays », a ajouté le chef de l’Etat. « L’indépendance fut arrachée après avoir payé un lourd tribut, les martyrs tombés au champ d’honneur, tandis que d’autres valeureux moudjahidine ont eu le mérite de contribuer à l’édification de l’Etat algérien moderne, dont le frère Mohamed Salah qui fut un modèle de sacrifice (…) En cette douloureuse épreuve, je présente, à toute la famille de notre cher regretté, à ses proches ainsi qu’à ses compagnons d’armes, mes sincères condoléances et mes sentiments de compassion, priant Dieu Tout Puissant de les assister en cette triste circonstance, d’accueillir le défunt dans son vaste paradis et de lui accorder sa sainte miséricorde », a conclu le chef de l`Etat.
Il a été inhumé au cimetière de Sidi-Yahia
Le moudjahid Mohamed-Salah Yahiaoui, décédé vendredi matin à l’âge de 81 ans, a été inhumé le même jour au cimetière de Sidi-Yahia (Alger) après la prière hebdomadaire du vendredi. L’enterrement a eu lieu en présence de plusieurs personnalités politiques, historiques et des membres du gouvernement, à leur tête le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja ainsi que de nombreux citoyens. Le ministre des Moudjahidines, Tayeb Zitouni, a salué, dans une oraison funèbre, les qualités du défunt notamment son « engagement, dès son jeune âge, dans la Révolution de Novembre 1954 ainsi que les responsabilités qu’il a eues à assumer après l’indépendance de l’Algérie ». « Il était un des héros de la Révolution et un nationaliste, resté fidèle à la génération et au message de Novembre », a fait observer Zitouni qui a appelé les nouvelles générations à « s’inspirer du dévouement de ce grand moudjahid ». De son côté, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a indiqué dans une déclaration à la presse que le défunt « était un grand militant du parti et est resté membre du Comité central du FLN », ajoutant que sous sa conduite, en tant que secrétaire général (1977-1979), le FLN avait connu un « renouveau ». Né en 1937 à Ain El Khadhra (M’sila), Mohamed-Salah Yahiaoui était l’un des premiers officiers de l’Armée de libération nationale (ALN), membre au Conseil de la Révolution et membre du Comité central du FLN. Le défunt avait rejoint les rangs de la Révolution en 1956 et était proche de l’ancien président de la République, Houari Boumediene. Il avait à occuper plusieurs postes de responsabilité après l’indépendance, entre autres, membre du Conseil de la Révolution de 1965 à 1977 et commandant de l’Académie militaire interarmes de Cherchell (AMIA) de 1968 à 1977.