L’équipe algérienne de football tentera ce soir de s’imposer avec l’art et la manière face à son homologue centrafricaine en match amical au 5-Juillet d’Alger (20h30), à l’occasion de la 2e sortie du nouveau sélectionneur Rabah Madjer sur le banc des Verts.
Tenue en échec vendredi dernier par le Nigeria (1-1) en clôture des qualifications de la Coupe du Monde 2018, la sélection nationale, loin de séduire, est appelée cette fois-ci à vaincre et convaincre pour son dernier rendez-vous d’une année 2017 calamiteuse à mettre aux oubliettes. Même s’il s’agit d’un adversaire relativement à la portée des Verts, l’équipe nationale se doit de sortir la tête de l’eau et remporter une victoire convaincante, une manière de retrouver la confiance en vue des prochaines échéances. «Même s’il s’agit d’un match amical, je veux le gagner», n’a cessé de répéter Madjer, désigné à la tête des Verts en octobre dernier, en remplacement de l’Espagnol Lucas Alcaraz, démis de ses fonctions pour mauvais résultats. En dehors de son cachet amical, cette rencontre intervient au moment où les coéquipiers de Riyad Mahrez sortaient d’une élimination sans gloire en qualifications du Mondial 2018, avec un bilan catastrophique de deux nuls et quatre défaites. En vue de cette rencontre, le coach national devra se passer de pas moins de cinq joueurs cadres, forfaits pour blessure, en occurrence Ghoulam, Soudani, Bentaleb, Bensebaïni, et Attal, lesquels avaient déjà manqué le match contre le Nigeria. Le Ballon d’Or africain 1987 va certainement tourner son effectif à l’occasion de ce test amical, une manière de donner du temps de jeu à des joueurs comme Abdelmoumen Djabou, Abderraouf Benguit ou encore Baghdad Bounedjah.
L’attaque en perte de vitesse
Il n’y a pas si longtemps, l’attaque algérienne était la fierté de l’équipe nationale. Elle cachait tant les nombreuses lacunes de l’arrière-garde en s’illustrant à chacune des sorties des Verts, même lorsque ceux-ci passent à côté de leur sujet dans les stades de l’Afrique subsaharienne. Aujourd’hui, force est de constater que ce secteur composé souvent du trident Brahimi-Slimani-Mahrez, a perdu beaucoup de son aura. Il est même devenu impuissant face à des modestes défenses, à l’image de la Zambie. Vendredi passé, l’attaque algérienne a encore une fois montré des lacunes contre le Nigeria, un adversaire qui s’est pourtant déplacé à Constantine privé de plusieurs de ses joueurs cadres. Les Fennecs ont failli d’ailleurs enchaîner une 5e défaite de rang dans ces éliminatoires de la Coupe du Monde. Même le seul but marqué, qui leur a permis de décrocher leur 2e point dans ces qualifications du Mondial, a été réalisé au prix d’un penalty. L’arrivée de Rabah Madjer à la barre technique n’a donc rien changé dans les choses. Le déclic ne s’est pas produit, malgré le travail psychologique qu’a effectué le nouvel entraîneur avant la partie avec ses attaquants en particulier. Ainsi, ni Brahimi, ni Mahrez ni Slimani n’ont réussi à retrouver leur niveau qui était le leur. Certains pensent qu’il y a eu un peu trop de changements dans le onze et les joueurs auront du temps pour s’acclimater avec les nouvelles conditions de jeu, si déjà le onze actuel est maintenu, car les imperfections sont nombreuses et les joueurs qui faisaient autrefois la force de la ligne offensive de l’équipe notamment ne sont plus comme avant. Brahimi, qui a hérité du brassard de capitaine est des plus intrigants, car pour le lutin de Porto, ça ne peut en aucun cas être un problème de confiance, lui qui vient d’être élu meilleur joueur du FC Porto de l’année 2017, sans oublier la confiance totale qui lui a été manifestée et par Alcaraz et par Madjer, il s’agit même du joueur qui se trouve dans les meilleures conditions possibles en EN ces derniers mois, il devait être le plus entreprenant sur la pelouse, mais ce n’était pas le cas, du moins offensivement, le joueur trouve du mal à retrouver son niveau qu’on lui connaît ses chevauchées à gauche et ses services impeccables pour Slimani. Slimani, lui, a de plus en plus de difficultés à marquer des buts en sélection et ce n’est pas le match livré par l’EN à Constantine contre le Nigeria qui a prouvé le contraire. Ecarté par Alcaraz puis réhabilité par Madjer, Slimani a du mal à retrouver son efficacité, il faut dire que l’ancien joueur du CRB montre des signes d’un joueur qui a perdu tous ses repères en sélection, il ne marque plus de buts. D’ailleurs, le constat est flippant, les chiffres sont là pour en témoigner, Islam n’a plus inscrit de buts en sélection ici au pays depuis un certain Algérie-Ethiopie et une avalanche de buts 7-1 marqués à Tchaker, ce jour-là Islam avait mis un doublé, son dernier sur un terrain algérien puisqu’il ne réussira plus à en mettre, il a pu en revanche scorer à deux reprises dans un match sans enjeu à la CAN contre le Sénégal, c’était là ses deux dernières réalisations, soit 10 mois de disette, c’est dire toute la pression qui va être exercée sur ses épaules à la veille du match contre la Centrafrique, devant un public plus qu’exigeant. Quant à Mahrez, et même s’il a réussi ces derniers temps à revenir à son meilleur niveau en club, il continue d’aligner les mauvaises prestations en équipe nationale. Madjer a d’ailleurs jugé nécessaire de le faire sortir en début de la deuxiè- me période contre le Nigeria.