Les difficultés économiques du Maroc post-Covid ont eu des conséquences « désastreuses » pour les Marocains à revenus moyens et faibles, avec une disponibilité alimentaire en baisse, touchant plus de 2 millions de personnes, tandis que la faim et les importations alimentaires coûteuses continuent d’augmenter, rapportent des médias citant un rapport de l’ONU.
Les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), relayées samedi par des médias locaux, révèlent certaines tendances inquiétantes au cours des dernières années qui ont un impact grave sur la vie quotidienne des Marocains à revenus moyens. Aussi, la grave crise d’inflation que traverse le pays a donné lieu à des statistiques inquiétantes. La hausse du coût des biens de consommation et de l’alimentation n’a pas seulement réduit le revenu disponible des Marocains, mais a aussi entraîné une hausse de la sous-alimentation chez les plus défavorisés, une situation qui a touché 1,3 million de personnes au cours de la période 2017-2019.Ces statistiques ont commencé à évoluer dans la mauvaise direction lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé en 2020. L’année suivante, le nombre de personnes sous-alimentées est passé à 1,5 million. Celle d’après, il est passé à 1,9 million, puis à 2,4 millions. Aujourd’hui, il est passé à 2,6 millions. L’on ne sait pas exactement dans quelle mesure cette augmentation extrême de la sous-alimentation conduit à une insécurité alimentaire modérée ou sévère, car la FAO ne dispose d’aucune donnée sur ce sujet, d’après les médias. Une autre tendance inquiétante concerne l’apport moyen en protéines dont disposent les Marocains, ainsi que la quantité de viande, de produits laitiers, de poisson ou d’œufs que les Marocains peuvent se permettre de consommer. Ces deux tendances affichent un déclin. Les Marocains pouvaient se permettre de consommer 102,4 grammes de protéines par jour au cours de la période 2017-2019, mais ce chiffre n’a cessé de baisser au fil des ans. Au début de la pandémie, ce chiffre était tombé à 101,6 grammes et a continué de baisser à 99,2 grammes cette année. Il en va de même pour la capacité à se permettre de consommer de la viande, des produits laitiers, du poisson ou des œufs. Avant la crise, les Marocains pouvaient se permettre de manger 31,8 grammes de produits d’origine animale par jour, mais aujourd’hui, ce chiffre est tombé à 29,2 grammes. Selon les médias, le gouvernement marocain est confronté à une situation difficile, alors que la population continue de croître, tandis que les terres agricoles disponibles n’ont pratiquement pas augmenté depuis 1979. Dans le même temps, les exportations agricoles représentent plus d’un cinquième des devises étrangères dont le pays a tant besoin, et dont il a besoin pour ses importations massives d’énergie et plus de grosses quantités de denrées de base, en particulier du blé, de l’huile, du sucre et du lait.