Manifestations du 11 décembre 1960: Lorsque le peuple algérien a montré au monde entier sa cohésion et son attachement à sa souveraineté

0
16

L’Algérie commémore, aujourd’hui, le 65e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, une étape décisive dans le parcours militant du peuple algérien, ayant contribué à l’internationalisation de sa cause et montré au monde entier sa cohésion et son attachement à sa souveraineté, à son unité et à son droit à l’autodétermination, rejetant toute forme de compromis.

Soixante-cinq ans après ces manifestations, le peuple algérien demeure « fier de son héritage sacré pour la défense de l’unité de la Nation, de la souveraineté populaire et de l’intégrité territoriale nationale », car il s’est « nourri, au fil du temps et des époques, d’un patriotisme enraciné et s’est engagé à rester fidèle, de génération en génération, à la terre des chouhada et à leur message éternel », comme l’avait affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une précédente occasion. Le président de la République a souligné que ces manifestations portent en elles des valeurs hautement symboliques de « fidélité et de loyauté envers la patrie », constituant « la voix de la liberté et de la dignité et un cri pour la justice face à la tyrannie et à l’hégémonie coloniale. Elles ont également incarné la cohésion du peuple algérien et son adhésion totale à la glorieuse Guerre de libération et aux objectifs tracés par la Déclaration du 1er Novembre ». Le 11 décembre 1960, le peuple algérien est descendu dans la rue lors de manifestations pacifiques qui ont touché la majorité des villes, répondant à l’appel du Front de libération nationale (FLN). Cette mobilisation visait à réaffirmer le principe du droit à l’autodétermination et à rejeter les tentatives de compromis des autorités coloniales, notamment à travers le nouveau projet colonial de la « Troisième Voie » proposé par le général Charles de Gaulle lors de sa visite en Algérie, et prévoyant de maintenir l’Algérie comme partie intégrante de la France dans le cadre de l’idée « Algérie algérienne». Alors que les partisans du « gaullisme » applaudissaient ce projet, les colons antigaullistes sont sortis manifester le 9 décembre 1960 à Aïn Témouchent brandissant le slogan « Algérie française». Au lendemain de cette manifestation, les Algériens se sont lancés dans des manifestations pacifiques à partir d’Aïn Témouchent, ayant gagné le reste du territoire national, pour clamer l’unité de la nation et leur ralliement à la Guerre de libération, et revendiquer l’indépendance totale de l’Algérie, en brandissant l’emblème national et des slogans tels que « Vive l’Algérie musulmane » et « Non au partage de l’Algérie». Les manifestants ont été violemment et sauvagement réprimés par l’armée française qui a utilisé des chars, des canons, des mitrailleuses. Un grand nombre de manifestants ont été arrêtés et placés dans des camps dépourvus des moindres notions d’humanité. Les manifestations du 11 décembre ont contribué à l’internationalisation de la cause algérienne et consolidé la position de la délégation algérienne et ses soutiens, à l’Assemblée générale des Nations unies en 1960, en présentant une résolution adoptée le 19 décembre de la même année, appelant au respect du principe d’autodétermination et à son application aux peuples qui étaient encore sous domination coloniale afin de leur permettre de recouvrer leur souveraineté et leur liberté. Le général De Gaulle n’a eu d’autres choix que d’abdiquer face à la mobilisation des Algériens qui l’ont obligé à négocier avec le Front de libération nationale (FLN), le représentant légitime et unique du peuple algérien. Récemment et dans un message adressé au peuple algérien à l’occasion de la commémoration du 71e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération, le président de la République avait affirmé que la fidélité aux sacrifices des aïeux est la boussole qui guide l’Algérie, dans cette phase sensible, vers la consolidation des fondements de l’Etat national et l’exaltation du patriotisme fédérateur.

« Nous célébrons, avec fierté, les gloires des générations ayant livré, sans trêve, des batailles aux quatre coins de l’Algérie, afin que la fidélité à leurs sacrifices demeure une source de détermination à toute épreuve alimentant une conscience collective associée à notre glorieuse histoire », a-t-il indiqué, soulignant que « telle est la boussole qui guide l’Algérie, dans cette phase sensible, vers la consolidation des fondements de l’Etat national ».

Cette fidélité, ajoute le président de la République, est la boussole « vers l’exaltation du patriotisme fédérateur des volontés des nationalistes dévoués et des forces vives, particulièrement les jeunes, pour mettre le pays à l’abri des turbulences que connaît notre espace régional, des conflits intenses en cours dans le monde et des fractures dans les relations internationales, et ce, en misant sur nos propres capacités, avec une performance économique génératrice de richesse, et en nous appuyant sur la conscience et le patriotisme des enfants de l’Algérie, déterminés à bâtir fièrement le présent et l’avenir, sur les pas de nos valeureux martyrs, à la mémoire desquels nous nous recueillons, mus par la volonté des sincères qui œuvrent à l’élévation de la patrie et au service du peuple ». »Le 1er novembre, nous commémorons ensemble l’anniversaire du déclenchement, par le peuple algérien, de la glorieuse et éternelle Révolution de libération. Une date historique charnière faisant suite à de longues décennies de résistances populaires et de lutte nationale, marquées par la souffrance et le sang, au cours desquelles le peuple endura les affres d’une colonisation de peuplement, s’opposant à ses convoitises et à son odieuse tyrannie et refusant, par tous les moyens de résistance dont il disposait, la spoliation de sa terre, la profanation de son histoire et la dénaturation de son identité », a rappelé le président de la République dans son message. Le 1er novembre 1954, date décisive dans l’histoire de l’Algérie, a marqué le début d’une Révolution pour la reprise d’une terre spoliée et la fin d’un asservissement qui a duré pendant 132 ans. Cette guerre représente une lutte existentielle pour défendre la Nation algérienne, son identité et ses terres héritées des ancêtres face à un colonialisme brutal qui, au nom de la « civilisation », cherchait à soumettre le peuple algérien par la terreur et le sang.

T. Benslimane

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici