Le journaliste du quotidien El Watan, Djamel Alilat a été arrêté, ce dimanche, par les autorités marocaines, alors qu’il couvrait les manifestations dans la région du Rif (Nord du Maroc), a indiqué le directeur de la publication de ce journal, Omar Belhouchet.
Il a souligné dans une déclaration, que Djamel Alilat avait été envoyé pour couvrir les évènements qui secouent le Rif marocain, ajoutant souhaiter le voir libéré au plus vite». «Nous sommes choqués, extrêmement préoccupés et très inquiets parce qu’il est dans les locaux de la police et nous sommes sans nouvelles de lui», a indiqué Belhouchet, précisant que le journaliste avait été arrêté ce dimanche à 22h. Il a ajouté qu’il avait contacté les autorités algériennes «pour venir en aide à ce journaliste. De son côté, Farid Alilat, frère du journaliste et lui-même, journaliste au magazine Jeune Afrique, établi en France, a indiqué, pour l’instant, qu’il était sans aucune nouvelle de son frère, ajoutant sur son compte Facebook que son frère devrait être expulsé du Maroc, dans les heures qui viennent. Pour sa part, le syndicat national des journalistes (SNJ), a dénoncé «avec force», l’attitude des autorités marocaines pour cette arrestation «brûtale et abusive, et que rien ne saurait justifier». Le SNJ a exigé la libération «immédiate» du journaliste, «et met en garde contre toute atteinte, physique ou morale de l’envoyé spécial d’El Watan».
Le Syndicat note, «avec regret, l’attitude peu confraternelle de certains médias marocains qui mènent une campagne de propagande hystérique, appartenant à un autre temps et à un autre métier, juste pour diaboliser un journaliste dont le seul tort est d’être de nationalité algérienne !». Le SNJ qui suit «de très près cette affaire», a relevé qu’il n’avait pas manqué de saisir les autorités gouvernementales algériennes pour prendre «toutes les mesures nécessaires» pour la libération «immédiate de notre confrère et dans les meilleures conditions». Par ailleurs, Le SNJ a interpellé toutes les organisations internationales, notamment la Fédération internationale des journalistes en vue de dénoncer cet «acte abject du gouvernement marocain». La région Rif, est secouée depuis six mois par un mouvement de contestation populaire pour exiger le développement de la région. Les manifestations, avec à chaque fois des incidents violents entre manifestants et policiers, se sont accélérées ces derniers jours et la police a procédé à l’arrestation de dizaines de personnes.