Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué, avant-hier, à New York, qu’il était nécessaire «d’apporter une réponse politique» à la crise malienne soulignant la nécessité de mettre en œuvre l’Accord de paix issu du processus d’Alger.
«Assurément, la réponse militaire ne pourra jamais être la seule réponse. Je veux insister ici sur la nécessite d’une réponse politique -et je pense bien sûr à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger et de développement», a déclaré le président français à la tribune de l’ONU. Macron qui s’est exprimé lors de son premier discours à l’ONU, dans lequel il a offert sa vision du multilatéralisme, a soutenu que face au terrorisme et aux migrations, il fallait également relever le défi de développement.
«Sans développement, la sécurité est une vue de l’esprit, «a-t-il indiqué. Pour le Sahel, le chef d’Etat français a réitéré son appel à «renforcer les capacités nationales pour que les Etats eux même prennent en charge leur sécurité» en appelant la communauté internationale à «une mobilisation collective» pour soutenir la force du G5 Sahel.
La force militaire des cinq pays sahéliens (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et la Mauritanie) peine toujours à trouver les fonds nécessaires à son fonctionnement, alors qu’elle doit être opérationnelle d’ici à la fin octobre. Le projet se heurte au scepticisme du Conseil de sécurité, notamment des Etats-Unis qui considèrent que le mandat demandé par la France pour cette force était «trop vaste et manquant de précisions».
Washington estime qu’il n’y a pas de raison impérieuse d’accorder l’autorisation du Conseil de sécurité au G5 Sahel conformément au chapitre 7 de la charte des Nations unies qui autorise le recours à la force sous le mandat de l’ONU.
La mobilisation des fonds pour cette force militaire s’avère de plus en plus difficile d’autant plus que le Président Donald Trump compte réduire la contribution des Etats-Unis au budget de maintien de la paix de l’ONU d’un milliard de dollars. Lundi, le président français a tenté de relancer ce projet à New York lors d’une réunion de haut niveau à laquelle ont pris part les chefs d’Etat du G5 Sahel, le président en exercice de l’Union africaine, Alpha Condé, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini et un représentant de l’administration américaine.
Mais la France n’a pas réussi à convaincre la communauté internationale de cette initiative difficile à concrétiser sur le terrain, selon les Etats-Unis.