Malgré la chute du prix du pétrole: Le soutien de l’État aux produits alimentaires de base se poursuivra

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Le soutien de l’État aux produits alimentaires de base se poursuivra malgré la chute du prix du pétrole et la crise économique mondiale engendrée par la pandémie du coronavirus, a précisé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Chérif Omari.

«Garantir la sécurité alimentaire du peuple est une question primordiale pour l’État, et le Gouvernement veille pour l’encadrement des actions structurantes afin de garantir l’offre permanent des produits alimentaires à des prix abordables», a déclaré Chérif Omari sur les ondes de la Radio nationale. Pour le ministre, les réserves de change du pays estimées actuellement à 60 milliards de dollars, lui permettra de gérer la situation en ces temps difficiles marqués par la propagation de la pandémie et de la baisse des prix du pétrole. Il considère même que cette conjoncture est une occasion de réajuster les choses et de rentabiliser davantage les gisements du pays pour renforcer sa résilience contre les aléas naturels et les crises économiques et même sanitaires. Dans ce contexte, il a mis en avant les efforts consentis par son secteur pour minimiser ou même arrêter les importations de certains produits alimentaires en les substituant par les produits locaux. Il a cité le blé dur, affirmant que «le pays a réalisé pour la première fois son autosuffisance en cette céréale stratégique, qui lui épargne le recours aux importations. Il a toutefois recommandé aux Algériens de renouer avec les habitudes alimentaires saines de leurs ancêtres et de lutter contre le gaspillage. À ce titre, il a fait constater que les Algériens sont devenus de gros consommateurs de blé tendre alors que par le passé, ils consommaient beaucoup plus du blé dur et l’orge dont les valeurs nutritives sont reconnues par les diététiciens».  «Nous devons encourager les gens à consommer le pain complet à base d’orge et de blé dur et lutter contre le gaspillage qui coûte à l’Algérie 350 millions de dollars chaque année», a-t-il préconisé. Pour atteindre l’objectif de l’autosuffisance alimentaire, le ministre a insisté également sur la nécessité d’exploiter le gisement de productivité de façon rationnelle et intelligente. «Au lieu de faire des extensions tout azimut de superficies  agricoles, il faut plutôt optimiser le potentiel existant», a-t-il recommandé. Dans ce cadre, il a cité l’engagement pris par le Gouvernement pour la préservation des steppes en mettant en place un système d’élevage associé aux céréales. Également, la semence des légumineuses et de la pomme de terre dans des superficies importantes en jachère «ce qui permet de fertiliser les sols et d’augmenter la productivité agricole». Il a souligné que «la superficie  agricole utile estimée globalement à 8,5 millions d’hectares devrait être préservée même dans les zones périurbaines car elle représente une source d’approvisionnement pour les populations». Le ministre a cité le nord de la Mitidja qui doit être préservé. En outre, «il a rappelé les mesures de soutien aux produits nationaux, notamment à travers l’encadrement technique et l’encouragement des investisseurs à produire de la matière première alimentaire destinée au secteur agro-industriel». Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait «appelé à prioriser l’investissement dans les produits agricoles assurant la sécurité alimentaire du pays. Il s’agit ici d’encourager les filières céréalières, notamment le maïs, ainsi que d’autres filières à même de couvrir les besoins nationaux en sucre, huile et céréales. À cet égard, il a chargé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural de mettre en place, à court terme et avant la fin de l’année en cours, un mécanisme sous forme d’un office ou autres en vue de relancer à promouvoir les investissements agricoles qu’ils soient nationaux, étrangers ou mixtes. En outre, le Président Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que le recul des recettes algériennes d’exportation des hydrocarbures était une réalité liée à l’évolution de la pandémie du coronavirus que connaît le monde», assurant que «nous devons nous préparer sérieusement afin de surpasser les répercussions de la crise économique mondiale». «Si pour ce faire, «nous sommes appelés à revoir l’ordre des priorités de l’élan économique, ça ne doit en aucun cas affecter les axes vitaux des plans nationaux de développement, notamment ceux pourtant sur les acquis sociaux à l’instar du niveau de vie du citoyen, des salaires et retraites et des postes d’emploi», a-t-il souligné. Et d’ajouter, : «C’est également une occasion pour nous de prendre conscience de la vulnérabilité de notre économie nationale, en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière, indiquant qu’il est impératif de mettre un terme aux mauvaises pratiques qu’a inculquées la période de l’aisance financière, à l’exemple du gaspillage, de l’esprit dépendantiste, de fainéantise et de surconsommation». «Se débarrasser de ces pratiques demeure un devoir noble pour nous tous afin de passer sérieusement, collectivement et définitivement vers l’édification d’une nouvelle économie fondée sur la diversification des recettes, la protection de la production nationale, l’économie du savoir et la concrétisation de la transition énergétique, et ce, a-t-il expliqué, pour que le destin de toute une nation ne soit pas à la merci des fluctuations des marchés pétroliers». En outre, «il a été décidé de surseoir à l’examen du projet de la loi des Finances complémentaire jusqu’à évaluation des répercussions des mesures financières prises au niveau du Gouvernement, ainsi que l’évolution de la situation dans le monde. En attendant, le président de la République, a annoncé la réduction du montant de la facture d’importation de 41 à 31 milliards de dollars et des dépenses du budget de fonctionnement de 30% sans toucher les charges et salaires. Il a également donné une instruction à l’effet d’arrêter la conclusion des contrats d’études et de services avec les bureaux étrangers, ce qui épargnera à l’Algérie près de 7 milliards USD/an, outre, le report du lancement des projets inscrits ou en cours d’inscription, dont la réalisation n’a pas encore été entamée, à l’exception des projets prévus pour les zones de l’ombre. Il s’agit aussi du maintien des dépenses relatives au secteur de la Santé, tout en renforçant les moyens de lutte contre la propagation de l’épidémie de coronavirus et les maladies épidémiques en général, et le maintien du niveau des dépenses liées au secteur de l’Éducation nationale».

Dans le même cadre, le Président Tebboune, a instruit, de la prise en charge, lors de l’élaboration de la loi des Finances complémentaires, des pertes subies par les opérateurs en raison de la propagation du virus «Covid-19», tout en chargeant le groupe Sonatrach de réduire de 14 à 7 milliards de dollars, les charges d’exploitation et les dépenses d’investissement afin de préserver les réserves de change. Il est question aussi d’encourager davantage l’intégration financière en facilitant l’octroi des crédits en se focalisant sur la numérisation et les produits innovants, et de promouvoir les produits financés à travers les dispositifs de la finance islamique et d’œuvrer à la promulgation, par la Banque d’Algérie des textes règlementaire y afférents.

  1. Benslimane