Le ministre conseiller à la Communication, porte-parole officiel de la présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd, a souligné, hier, «la forte volonté politique à appliquer la loi contre quiconque exploite les réseaux sociaux pour offenser les personnes et semer la fitna».
Il y a une très forte volonté politique à appliquer la loi à l’encontre des individus exploitant les réseaux sociaux pour offenser des personnes et semer la fitna», a souligné M. Belaïd lors d’une conférence de presse en réponse à une question sur des arrestations pour publication sur les réseaux sociaux. «Ces personnes ont à affaire à la loi et seule la justice est habilitée à trancher leurs dossiers conformément au code de procédures pénales, adopté récemment par le Parlement», a-t-il indiqué. Soulignant «l’impératif respect de la Loi, notamment pour ceux qui ne s’y sont jamais soumis parce qu’elle était piétinée», M. Belaïd a averti que «quiconque transgresse la loi fera face à la Justice». Néanmoins, a-t-il assuré «l’Etat veillera à rendre justice à toute personne injustement accusée». Evoquant certains cas, comme l’information fallacieuse sur la fermeture des stations-service qui «a provoqué une crise majeure», ainsi que d’autres cas «plus graves», le Porte-parole de la présidence de la République a appelé à «la responsabilité et au respect de la pratique de la liberté». Dans le même sillage, M. Belaïd a souligné que les amendements proposés dans la mouture de la Constitution «ouvrent grand la porte aux libertés, notamment en matière de presse et son immunisation contre les dérapages pour sa protection et la protection des journalistes». Concernant l’ouverture de la Télévision publique à l’opposition, le ministre conseiller à la communication a précisé que cette démarche «est à ses débuts et il faut faire preuve de patience», faisant état d’un «programme pour l’accès des représentants de l’opposition à la Télévision nationale, tant les partis politiques, et la société civile, que des experts et des compétences nationales». Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’était engagé à combattre les fake news qui constituent, avait-il affirmé, une atteinte à la morale de la société et susceptibles de saper les institutions et la cellule familiale et même à l’unité nationale du pays. Ainsi, l’incrimination de la diffusion et la propagation de fausses nouvelles, disposition phare introduite dans le nouveau code pénal, vient combler un vide juridique, responsabiliser les auteurs et adapter le cadre juridique national à l’évolution de la société notamment en termes d’usage des réseaux sociaux et autres outils de communication électroniques, soutiennent les concepteurs du texte. Avec les nouveaux amendements du Code pénal, l’Algérie aura une législation claire pour lutter contre la propagation des fake news et toutes sorte de tentatives de désinformation qui risquent de troubler la vie des citoyens, de menacer la sécurité et la stabilité du pays, de porter atteinte à l’ordre et à la sécurité publics et, dans certains cas, même à la sûreté de l’Etat et à l’unité nationale. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, avait affirmé, dans des précédentes déclarations faites à la presse en marge de ses activités, que la lutte contre les fake news exigeait «une conjugaison des efforts de tout un chacun, notamment des techniciens et des juristes», pour adapter les lois aux nouveautés techniques et technologiques. Il avait indiqué que ce phénomène s’était amplifié «avec l’usage du web» par «certains individus» dans le but, entre autres, de «nuire à la vie privée d’autrui». Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati avait souligné, lui aussi, que la diffusion de fausses nouvelles était un «phénomène qui s’est répandu récemment d’une manière impressionnante suite au grand développement qu’ont connu les médias et les nouvelles technologies». Il avait relevé que les auteurs des fake news «exploitent les réseaux sociaux pour répandre la terreur et la peur parmi les citoyens notamment lors des crises ou de situations d’exception», citant, à cet égard, la situation sanitaire actuelle liée à la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) qui a vu, en parallèle, «une épidémie de fausses nouvelles». Loin de porter atteinte à la liberté d’expression, l’incrimination de la diffusion des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, ô combien utilisés par la quasi-totalité des personnes et par lesquels l’information se répand comme une trainée de poudre, vise plutôt à responsabiliser les auteurs de ce genre d’informations qui cherchent, dans la majorité des cas, à faire le buzz sur la Toile sans penser aux conséquences de leurs actes sur l’opinion publique et les personnes, et à la zizanie qui peuvent semer au sein de la société. Cette nouvelle disposition incrimine des faits et des actes pas très répandus auparavant et consolidera les réponses procédurales et pénales, selon des juristes. À chaque événement politique, crise ou situation exceptionnelle, des informations sans crédibilité aucune, ni source fiable, sont publiées et relayées à travers les réseaux sociaux. La pandémie du Covid-19 par exemple n’y a pas échappé avec la publication à tort et à travers de chiffres erronés sur les cas de décès et la disponibilité du matériel de protection sanitaire, tout comme ces rumeurs annonçant une crise alimentaire ou la pénurie de carburant dans les stations-service. Ces personnes, dont les actes ont agité l’opinion publique, ont été présentées auprès des autorités judiciaires compétentes. Même l’Armée nationale populaire (ANP) n’a pas été épargnée par certains sites électroniques et autres réseaux sociaux qui ont diffusé des rumeurs concernant de prétendus limogeages et arrestations d’un nombre de chefs de structures centrales et de cadres supérieurs au sein de l’ANP. Ces rumeurs ont été démenties «catégoriquement» par le ministère de la Défense nationale en les qualifiant d’ «allégations tendancieuses colportées par des porte-voix et des parties malintentionnées qui n’ont pas digéré les changements initiés par le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, tentant vainement de semer la confusion et le trouble au sein des rangs de l’ANP, qui demeurera à jamais le rempart impénétrable qui préserve notre Patrie des complots et des conspirations».
- Benslimane






