Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, hier, depuis la capitale éthiopienne, les engagements de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Dans une allocution prononcée devant les participants au 29e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, sur la présentation du mémorandum du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, coordonnateur de l’UA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, Tebboune a indiqué que «parmi les huit grands défis auxquels fait face notre continent, relevés avec beaucoup de vision et de pertinence, lors de la dernière conférence au sommet, il y avait, à juste titre, le fléau du terroriste».
De fait, celui-ci «est devenu aujourd’hui une grave menace à la paix et la sécurité internationales. Aucun pays n’en est malheureusement à l’abri. La carte des derniers attentats atteste de l’extension de son rayon d’action à toutes les régions du monde. Celle des victimes, des destructions et de la peur aussi», a-t-il relevé, ajoutant que «notre continent a pris très tôt conscience de cette menace. Il a régulièrement souligné les dangers qu’elle véhicule pour la paix et la stabilité de nos pays respectifs ainsi que les efforts de développement socioé- conomique de nos pays respectifs et de tous les peuples de notre continent». Partant de là, dira-t-il, l’Afrique a progressivement mis en place une architecture africaine de lutte contre ce fléau englobant, à la fois, la création d’un arsenal normatif inscrivant cette lutte dans le respect de l’Etat de droit, l’adoption d’un Plan d’action global pour aider les pays africains à s’organiser pour mener cette lutte, la création de structures d’appui à cette lutte individuelle et collective, à travers l’événement du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme et tout récemment encore Afripol, qui est «une précieuse plateforme de coopération et de coordination entre les polices africaines, ainsi que la désignation d’un représentant spécial du président de la Commission dont la mission est dédiée principalement à la lutte anti-terroriste».
Dans cette démarche de réponse collective à la menace terroriste, l’Algérie, qui en a dramatiquement souffert dans les années quatre-vingt-dix et qui combat toujours les résidus de ce fléau, a tenu à y apporter sa modeste contribution. La création par «notre organisation de la mission de coordonnateur pour la prévention de l’extrémisme violent et pour la lutte contre le terrorisme atteste de l’importance qu’accorde dorénavant notre Continent à cette menace et à ses effets potentiellement dévastateurs en vies humaines innocentes et en destructions de biens, ressources et infrastructures dont l’Afrique a tant besoin», a-t-il souligné.
Rappelons que le Président Abdelaziz Bouteflika «a été sensible à la décision de son frère le Président Alpha Condé de lui confier, au nom de ses pairs africains, cette mission de Coordonnateur et y voit une nouvelle opportunité pour l’Algérie d’œuvrer conjointement avec tous les pays membres de notre organisation, afin qu’aucun autre peuple africain ne connaisse et ne souffre des affres imposés à son propre peuple par l’hydre terroriste», Tebboune a indiqué que cette mission «se déploiera autour d’axes prioritaires de la lutte antiterroriste tels que fixés respectivement par les instances compétentes de l’Union africaine et par le Conseil de sécurité des Nations unies». Ces axes, fera-t-il remarquer, «porteront, notamment sur le développement de l’architecture africaine de lutte contre le terrorisme, le développement et l’enrichissement des normes africaines de lutte contre ce fléau en s’inspirant des bonnes pratiques acquises par les autres régions et au niveau international, la prise en charge des combattants terroristes étrangers et leur retour ou mouvements vers le continent africain, le resserrement et le tarissement des nombreuses sources de financement du terrorisme, y compris le secteur de l’informel, la lutte contre la radicalisation et les politiques de dé-radicalisation, ainsi que la nécessité d’améliorer les cadres politiques, institutionnels et judiciaires pour favoriser la démocratie, la bonne gouvernance, les Droits de l’Homme, la justice sociale, le développement socioéconomique et l’Etat de droit en tant que facteurs contribuant de façon déterminante à priver le terrorisme de terreaux qu’il sait savamment exploiter dans sa propagande».
En conclusion, le Premier ministre a affirmé que le Président Abdelaziz Bouteflika «est honoré d’assumer cette mission, convaincu qu’il pourra compter sur le soutien actif et permanent des pays membres de l’Union africaine, du Conseil de paix et de sécurité et de la Commission de l’Union africaine».