Un avant-projet de loi spécifique à la lutte contre la traite des personnes sera présenté l’année prochaine (2020), a indiqué le président du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes, Mourad Adjabi. « Il s’agit pour l’Algérie de disposer d’une loi spécifique et entièrement dédiée à la lutte contre ce phénomène dans toutes ses dimensions », a précisé M. Adjabi à l’occasion d’une Journée d’étude organisée par ce Comité et coïncidant avec la célébration de la Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite des personnes.
Selon M. Adjabi qui est également directeur des affaires politiques internationales au ministère des Affaires étrangères, cet avant-projet de loi sera élaboré en « étroite collaboration avec des experts du ministère de la Justice », rappelant que les textes de lois sur la traite des personnes existent en Algérie, mais ils sont « éparpillés à travers d’autres textes de loi ». Qualifiant la traite des personnes de « crime odieux », le président du Comité a souligné que « l’Algérie a signé les traités et adhéré aux protocoles de lutte contre ce phénomène qui n’épargne aucun pays de par le monde ». Il a ajouté que durant l’année 2018, « trois cas de traite de personnes ont été traités pat la justice en Algérie, impliquant sept accusés et faisant un total de 17 victimes », précisant toutefois qu’il il est « difficile d’avoir des chiffres exacts sur ce phénomène qui demeure limité en Algérie ». Par ailleurs et à l’occasion de cette Journée d’étude, le Comité a annoncé la mise en ligne son site web (www.comitetraitepersonnes.dz). M. Adjabi a également fait observer que la lutte contre ce crime est menée en collaboration avec les pays du voisinage, soulignant à ce propos que l’Algérie apporte à ces pays des aides en tous genres dans ce cadre. Dans ce sens, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Algérie, John P. Desrocher, a indiqué dans son intervention que son pays était disposé à collaborer avec l’Algérie pour lutter contre ce phénomène mondial, précisant que la lute contre la traite des personnes est « une priorité en Amérique ». De son côté, le chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Algérie, Paolo Caputo a fait savoir qu’entre 2003 et 2016, plus de 225 000 victimes de la traite ont été recensées dont 72% sont des femmes et des filles, alors que le pourcentage des enfants a plus que doublé entre 2004 et 2016. Il a en outre exprimé la « disponibilité totale des Nations Unies à appuyer les efforts engagés par l’Algérie dans la prévention et la lutte contre la traite des personnes ». Pour sa part, l’ambassadeur et chef de délégation de l’Union européenne en Algérie, John Joseph O’Rourke a indiqué que « l’UE ne se place jamais en donneur de leçon, mais a toujours affiché son intérêt à l’expérience algérienne en matière de lutte et de prévention contre ce phénomène ».