Le ministre de l’Éducation nationale, Dr Mohamed Seghir Saâdaoui , et le ministre de la Santé, Pr Mohamed Seddik Aït Messaoudène, ont procédé, lundi 24 novembre 2025, à l’installation officielle du comité multisectoriel chargé d’élaborer une feuille de route complète pour la mise en œuvre du décret exécutif relatif au dépistage de la consommation de drogues et de substances psychotropes au sein des établissements éducatifs, scolaires et de formation.
Cette initiative traduit les décisions issues de la réunion du gouvernement du 5 novembre 2025 et s’inscrit dans le cadre des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à renforcer la prévention et la lutte contre les drogues, notamment en milieu scolaire. Dans son allocution, le ministre de l’Éducation nationale a souligné que la création de ce comité vise à concrétiser la stratégie nationale de prévention contre les drogues et les substances psychotropes. Il a rappelé que ce dispositif est avant tout une structure de protection et de prévention ayant pour mission première de préserver les élèves, en concertation avec l’ensemble des parties concernées, en particulier les parents d’élèves, partenaires essentiels pour garantir un climat de sérénité et de confiance au sein des établissements. Le ministre a précisé que les mesures prévues s’inscriront dans le système de dépistage sanitaire périodique, dans une approche préventive d’accompagnement de l’élève. Ce dispositif permettra la prise en charge thérapeutique et préventive des cas possibles, tout en préservant le parcours scolaire et en assurant un soutien psychologique et social conformément à la loi. La feuille de route, actuellement en préparation, inclura : les mesures pratiques pour l’application du décret dès sa promulgation ; les mécanismes pédagogiques, sanitaires et organisationnels ; les moyens humains et matériels à mobiliser par les différents secteurs ; les délais d’exécution de chaque mesure. Le comité multisectoriel est composé de représentants qualifiés, au rang de directeur au minimum, issus des ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Enseignement supérieur, de l’Industrie pharmaceutique, de la Jeunesse et des Sports, de la Formation professionnelle, de la Solidarité nationale, des Micro-entreprises et Start-up, ainsi que du Haut-Commissariat à la Numérisation, de l’Organe national de protection et de promotion de l’enfance et des services de sécurité spécialisés. D’autres secteurs pourront être associés selon les besoins. Pour sa part, le ministre de la Santé a affirmé la pleine disponibilité de son secteur à assurer le dépistage et le suivi à travers des unités composées de médecins, psychologues et personnels paramédicaux. Il a rappelé que la prévention constitue la pierre angulaire de la lutte contre ce fléau, soulignant que la société algérienne fait face à une véritable « guerre » en raison de la propagation des drogues dans plusieurs franges de la population. En clôture de la réunion, les deux ministres ont appelé l’ensemble des secteurs et organismes concernés à poursuivre un travail coordonné et efficace, fondé sur une approche participative visant à bâtir un système national intégré de prévention, de dépistage précoce et de prise en charge. Ils ont insisté sur la nécessité de protéger les établissements éducatifs, de les préserver de toute forme de menace et d’en faire des espaces sûrs et protégés pour les élèves, colonne vertébrale de l’avenir du pays.
Yasmine Derbal
