Lutte contre la corruption: L’Algérie parmi les pays pionniers en Afrique

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La constitutionnalisation de la lutte contre la corruption en Algérie a été concrétisée par la mise en place de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC), ce qui permet à l’Algérie de figurer parmi les pays pionniers en Afrique en matière de lutte contre ce fléau qui a tendance à se généraliser à travers le continent et de par le monde.

L’ Algérie qui a pris de l’avance en matière de pré- vention et de lutte contre la corruption peut être citée en exemple en Afrique, sachant que la 30e session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), prévue aujourd’hui et demain à Addis-Abeba, a placé l’année 2018 sous le thème : «Remporter la lutte contre la corruption : une voie durable pour la transformation de l’Afrique». L’Algérie a déjà institué en 2016 un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, conformé- ment à la Constitution révisée et adoptée en février de la même année. Cet Organe adresse au président de la République un rapport annuel d’évaluation de ses activités liées à la prévention et à la lutte contre la corruption, dans lequel il mentionne les insuffisances relevées en la matière et des recommandations proposées, le cas échéant. Pour rappel, le président Bouteflika n’a jamais cessé de réitérer la volonté de l’Algérie de lutter contre la corruption. A cet effet, l’Algérie a adopté plusieurs textes de lois pour mettre à jour son arsenal législatif et a mis aussi en place des organes consacrés à la prévention et à une lutte efficace contre le fléau de la corruption.

En ce sens, la mise en place de l’ONPLCC vient renforcer les autres mécanismes mis en place par les Pouvoirs publics depuis quelques années afin de lutter contre ce fléau. L’Organe dont les membres sont nommés par le président de la République, a pour mission principale de proposer et de contribuer à animer une politique globale de pré- vention de la corruption. L’article 202 de la Constitution stipule qu’«il est institué un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, autorité administrative indé- pendante placée auprès du président de la République et jouissant de l’autonomie administrative et financiè- re». Le même article énonce que «l’indépendance de l’Organe est, notamment, garantie par la prestation de serment de ses membres et fonctionnaires, ainsi que par la protection qui leur est assurée contre toute forme de pression ou d’intimidation, de menaces, outrages, injures ou attaques de quelle que nature que ce soit, dont ils peuvent être l’objet à l’occasion de leur mission». Les missions de cet Organe sont définies dans l’article 203 de la Constitution qui précise que l’ONPLCC est chargé, notamment, «de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption, consacrant les principes de l’Etat de droit et reflétant l’intégrité, la transparence ainsi que la responsabilité dans la gestion des biens et des deniers publics».

Au plan international, l’Algérie est l’un des premiers Etats signataires de la Convention des Nations unies contre la corruption, le 9 décembre 2003. Un instrument ratifié en vertu d’un décret présidentiel en date du 19 avril 2004. Dans le cadre du mécanisme d’évaluation de la mise en œuvre de cette convention, l’Algérie avait fait l’objet en 2013 d’une évaluation par les pairs au titre du premier cycle d’examen qui a porté sur deux chapitres de la Convention des Nations unies contre la corruption, à savoir «l’incrimination, détection et répression» et «la coopération internationale». Au niveau continental, l’Algérie est représentée par Hocine Aït Chaâlal, élu au poste de membre du Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption l’année dernière, lors de la 31e session du Conseil exécutif de l’UA.

Le choix du thème sur la lutte contre la corruption par le sommet de l’UA pour l’année 2018, confirme l’engagement de l’Union africaine de lutter contre ce fléau à travers la mise en place de différents mécanismes. En ce sens, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), qui est une agence spécialisée de l’UA en matière de renforcement des capacités, a relevé que la lutte efficace contre la corruption aiderait l’Afrique à se pencher sur l’investissement massif et la valorisation des ressources humaines. La même Agence a relevé que cette option facilitera le développement du continent à travers la mise en œuvre des plans de développement nationaux, de l’Agenda 2063 et des Objectifs du développement durable (ODD). De son côté, le président de la Commission africaine Moussa Faki Mahamat qui s’exprimait lors de la réunion de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine a fait savoir que le phénomène de la corruption prive le continent de près de 50 milliards $/an. Faki a indiqué que les chiffres établis par des experts ont révélé que les ressources détournées par la corruption en Afrique pouvaient, si elles étaient investies, suppléer le recours à l’assistance extérieure. Il a ainsi comparé le fléau de la corruption au phénomène du terrorisme contre lequel il faut adopter une action collective et livrer un combat global, avait-il recommandé.