Louh : « les Algériens «ne veulent plus  revivre la situation dans laquelle se trouvait le pays dans les années 90 »

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Le ministre de la Justice, garde des sceaux, a  mis l’accent dimanche soir sur la nécessité de la consécration du respect  de l’ensemble des institutions de l’Etat et de leur crédibilité devant le  peuple, d’où doit découler leur impact sur la consolidation de la stabilité  et de la sécurité du pays.

Lors de son intervention à l’émission « Hiwar Essaa » de la télévision  algérienne, M. Louh a insisté sur le fait que tous les Algériens « quelques  soient leurs différences et leurs appartenances » sont d’accord pour agir  afin de ne plus revivre la situation dans laquelle se trouvait l’Algérie  dans les années quatre-vingt dix liant cela à la nécessité de la  consécration de la confiance en les institutions de l’Etat afin de les  rendre « plus proches du peuple ». Dans ce contexte, M. le ministre a rappelé les efforts consentis par le  président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui continue dans ce  sens, affirmant qu' »il a milité quant il a trouvé l’Algérie dans un état où  la sécurité, la stabilité et le développement faisaient défaut, sans  oublier l’embargo qui nous avait été imposé ». La conservation de la stabilité est le « devoir de tous sans exception  aucune, tout le monde doit continuer à œuvrer à « protéger le pays contre  tout ce qui pourrait porter atteinte à sa sécurité, qui se concrétise  actuellement sous la direction du président Bouteflika ». Il a également mis en garde contre quelques déclarations qui pourraient  provoquer « des déchirements au sein de la société et l’absence de   confiance en les institutions de l’Etat », ajoutant qu’ « on ne peut ignorer  ce qui se passe autour de nous au niveau régional et international et ce  qui est arrivé à plusieurs pays au nom de la démocratie et du changement ». Quant au rôle que doit jouer la justice dans un tel contexte, M. Louh a  réaffirmé la permanence de cette dernière à travers « l’application stricte  de la loi qui est au dessus de tous. »      Dans un autre registre, M. Louh a évoqué le fléau de la corruption en  passant en revue différentes décisions prises par l’Algérie pour lutter  contre ce phénomène. Précisant, dans ce sens, que l’Algérie est en train  d’élaborer son second rapport s’articulant au cadre plus général de  l’accord onusien de la lutte contre la corruption et dont l’objectif est la  prévention de ce fléau et la restitution des avoirs.  Il a également évoqué, les mesures préventives visant à mettre un terme  aux prévarications à travers la numérisation et l’actualisation, surtout  quant il s’agit d’institutions précises, à leurs têtes, les impôts, les  douanes et les banques. Plusieurs affaires importantes sont aux mains de la Justice et font  l’objet d’investigations, a-t-il indiqué, rappelant le projet du pôle  punitif  national qui prendra en charge les affaires les plus complexes de la  corruption pour les soumettre à la Justice. Par ailleurs, M. Louh a évoqué la lutte contre la cybercriminalité,  indiquant qu’un projet de loi concernant ce type de crimes est actuellement  au niveau du secrétariat du gouvernement pour enrichissement. Ce texte  viendra combler le vide juridique caractérisant actuellement ce type de  crimes.

206 dossiers de candidature pour les élections du  Conseil de la nation  validés

 Le ministre de la Justice, Garde des sceaux,  Tayeb Louh a indiqué, que le nombre des candidats aux  élections de renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation  dont les dossiers ont été validés, avait atteint, jusqu’à présent, 206  candidats,  sur un total de 232 dossiers  déposés au niveau national, précisant que ces élections  prévues le 29  décembre en cours seront supervisées par plus de 700  magistrats .Vingt-trois (23) partis se sont présentés à ces élections dont le parti du  Front de libération nationale (FLN), seul parti à avoir réussi à couvrir  l’ensemble des wilayas, suivi du Rassemblement national démocratique (RND)  avec 46 wilayas couvertes, tandis que les autres partis ont réussi à  couvrir entre 17 et 01 wilaya. Le nombre des candidats indépendants dont les dossiers ont été acceptés a  atteint 41 candidats. Par ailleurs, le ministre a rappelé que ces élections « seront supervisées,  pour la première fois, par le secteur de la justice, faisant savoir, dans  ce sens, que 736 magistrats seront mobilisés à cet effet au niveau des 72  bureaux de vote, répartis au niveau national, avec une moyenne de 8  magistrats pour chaque bureau dont quatre (04) suppléants. Ces nouvelles mesures s’inscrivent, a-t-il expliqué, dans le cadre de la  « consécration de la crédibilité et de la respectabilité des institutions de  l’Etat », dans le but de « jouir de la confiance du peuple », une confiance  qui renforce la stabilité et la sécurité du pays et sans laquelle, tous ces  acquis seront difficiles à recouvrer. M. Louh a rappelé, à ce propos, que la régularité et la transparence des  élections étaient « plus que nécessaires », c’est pourquoi la supervision des  élections du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation a  été confiée aux magistrats, sachant que la commission électorale de wilaya,  chargée de la réception des dossiers de candidature, est constituée de 3  magistrats.  Il a affirmé, dans ce contexte, que des instructions avaient été données à  tous les parquets, polices judiciaires et administrations pour veiller à   la régularité et à la transparence de ces élections. A une question sur la problématique juridique évoquée lors des précédentes  élections sur la signification de la sanction privative de liberté et son  impact sur la candidature, d’autant que deux personnes condamnées à des  peines avec sursis ont présenté leurs candidatures, le ministre a indiqué  que cette affaire avait été tranchée, arguant que le Conseil d’Etat a  approuvé dans une décision que la condamnation avec sursis est une peine  ajournée, applicable au cas où le concerné commet un délit ou un crime  durant les cinq années suivant la prononciation de la première peine, et  partant elle est également privative de liberté. Dans ce contexte, le ministre a répondu à une autre problématique relative  à une contradiction entre la loi organique portant régime électoral qui  prévoit dans l’un de ses articles que les décisions prononcées par les  tribunaux administratifs dans les contentieux électoraux ne peuvent faire  l’objet de recours, alors que la loi organique relative à l’organisation et  au fonctionnement du Conseil d’Etat stipule que toutes les décisions  administratives peuvent faire l’objet de recours. A cet effet, M. Louh a indiqué qu' »il n’existe aucune contradiction » à ce  sujet, partant du fait qu’il s’agit de recours introduits dans le cadre  d’élections, citant l’article 98 de la loi portant code électoral qui  stipule que les décisions promulguées dans ce sens ne peuvent faire l’objet  de recours y compris de pourvoi en cassation. M. Louh a cité deux affaires soumises récemment au Conseil d’Etat qui a  émis ses décisions à leur sujet, en se référant à l’article précité.

Synthèse M.H / Ag