L’ONU accuse le Maroc d’espionner des militants des droits de l’homme 

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Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits  de rassemblement et d’association, Clément Nyaletsossi Voule, a accusé le  Maroc et des pays du Moyen-Orient d’espionner les activités des militants et défenseurs des droits de l’homme. 

Dans un nouveau rapport sur les libertés de réunion et d’association, le  rapporteur précise que  » des rapports bien étayés ont établi un lien entre  la suite de logiciels espions Pegasus et les attaques de logiciels espions contre des militants et des défenseurs des droits de l’homme  » au Maroc. 

Ces attaques ont été également recensées aux Emirats arabes unis, en  Arabie Saoudite, à Bahreïn au Kazakhstan et au Mexique, souligne ce rapport  soumis à la 41 session du Conseil des droits de l’homme qui a débuté ses travaux lundi à Genève. 

Plus grave encore, le rapporteur explique que  » ces attaques permettent de  pirater et de surveiller en temps réel les communications, la localisation et les activités des personnes ciblées, et peuvent viser des cibles dans un  Etat ou en dehors de celui-ci » . 

« L’utilisation de logiciels espions commerciaux, comme la technologie de  surveillance FinFisher et la suite de logiciels espions Pegasus pour lancer  des cyberattaques contre des acteurs de la société civile illustre cette tendance » , relève-t-il. 

Si l’ère du numérique a ouvert de nouvelles possibilités concernant la  jouissance des droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, elle fait aussi peser un ensemble de menaces et de risques  nouveaux sur ces droits fondamentaux « , constate le responsable onusien qui appelle à interdire la surveillance numérique. 

Pegasus, un logiciel espion très sophistiqué fabriqué par la société  israélienne NSO est depuis quelque temps dans le viseur de l’ONU. ans un rapport séparé établi par le rapporteur spécial de l’ONU sur la  liberté d’opinion et d’expression, David Kaye, l’ONU a appelé à mettre en place un moratoire sur l’utilisation de Pagasus. 

David Kaye a expliqué que la surveillance de certaines personnes, très  souvent des journalistes, des militants ou des opposants politiques pouvait  conduire aux détentions arbitraires, à la torture et éventuellement à des exécutions extrajudiciaires. 

Citant Citizen Lab, un organisme de surveillance de la cybersécurité basé  à Toronto, David Kaye a précisé que ce logiciel permettait de surveiller les personnes ciblées à distance.