LNF: Des règlements que l’on n’applique jamais

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Les lois et règlements sont censés être respectés et suivis, sauf chez nous dans le football. Sinon, comment expliquer la règle instaurée cet été par la LNF qui ouvre droit à deux licences d’entraîneurs au maximum pour chaque club par saison soit autant bafouée ? Même Abdelkrim Medouar, le président de la Ligue 1, a avoué dernièrement l’incapacité de son institution à l’appliquer en reconnaissant le droit aux présidents de la contourner.

Dans ce cas, pourquoi nous faire perdre notre temps à pondre des lois sachant pertinemment qu’elles ne seront jamais suivies sur le terrain ? De qui se moque-t-on ? Il faut savoir que de nombreux clubs ne se sont pas gênés à limoger plusieurs coaches, cette saison et à en nommer d’autres sans être inquiétés le moins du monde. Le dernier exemple en date est celui de l’ESS qui a recruté Nabil Neghiz… en tant que DTS de l’équipe. Du moins officiellement, mais officieusement, on sait que c’est lui qui dirigera l’équipe jusqu’à la fin de la saison. Personne n’est dupe, encore moins les responsables de la FAF et de la LNF. Cela nous amène à se poser des questions sur l’utilité de certains règlements qui régissent notre football. Des règlements parfois caducs ou bien ne cadrant pas vraiment avec la réalité du terrain. Pour la limitation à deux par club les licences des entraineurs, c’est l’ancienne DTN de la FAF qui en a émis le vœu. Un vœu pieux qui ne verra d’ailleurs jamais le jour. C’est comme l’interdiction du recrutement des joueurs étrangers et la limitation des prêts décrétés par l’ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Dès son départ, elles ont été amendées par son successeur. Comme quoi, chasser le naturel, il revient au galop. Au lieu d’aller chercher la complication avec des lois alambiquées, il vaut mieux laisser le terrain faire la décantation, comme cela se passe dans tous les autres championnats. Le rôle des institutions footballistiques est d’encadrer et de gérer les compétitions, tout en s’attelant au développement de la discipline. Si l’on s’amuse à vouloir tout légiférer, tout encadrer sans au préalable prendre l’avis des acteurs, l’on est certain d’aller à la rencontre de nombreux problèmes. Si un club veut embaucher dix entraîneurs en une saison, grand bien lui fasse. C’est lui le grand perdant à l’arrivée, car l’instabilité au niveau de la barre technique n’a jamais été un gage de réussite. Bien au contraire. Mais ce n’est pas à la FAF ou la Ligue de s’immiscer dans ses affaires. On n’invente rien dans le football. On voit ce qui a été accompli ailleurs et on l’applique chez nous sans démagogie, ni populisme. Cela nous évite beaucoup de tracas et de perdre notre temps dans des arguties et chicanes à n’en point finir. Laissant les choses suivre leur cours normal et ne pas les dérouter. A moins que l’on cherche les complications. C’est d’ailleurs cet interventionnisme tous azimuts qui empêche notre football de décoller. On se crée des monstres pour les combattre ensuite. Que du temps perdu à chercher la quadrature du cercle.

Pourquoi on aime tant à se compliquer l’existence ?

Ali Nezlioui