Jamais le problème de la domiciliation des clubs algérois ne s’est autant posé que cette saison. Ils sont en effet cinq équipes à bourlinguer d’un stade à un autre. Les plus nantis d’entre eux sont autorisés à recevoir leurs adversaires dans des stades vétustes ou exigus à l’image de Ben Aknoun qui joue au 20-Août, alors que la Paradou continue d’évoluer au stade de Dar Beida, mais à huis clos.
Quant aux matchs des clubs les plus populaires, ils sont programmés au gré des humeurs des responsables de la Ligue. Ainsi, l’USMA est désignée à Blida, au stade Mustapha Tchaker plus précisément. Un moindre mal, dirions-nous, si on compare avec le sort réservé à son voisin le CRB envoyée…à Constantine pour recevoir la JS Saoura, soit à plus de 400 km de ses bases. C’est carrément ubuesque ! Pendant ce temps, les grandes enceintes d’Alger, celles qui peuvent alléger la pression et régler plus ou moins le problème, sont étrangement toutes fermées pour diverses raisons. Le 5-Juillet n’a plus ouvert ses portes depuis le 22 juin dernier, suite à la mort tragique de quatre supporters du MCA tombés de la tribune supérieure, après un mouvement de foule provoqué dans les gradins. Il est officiellement en travaux. Tout comme le stade Nelson-Mandela de Baraki, théâtre de la dernière finale de la Coupe d’Algérie, mais il a dû ensuite fermer ses portes pour la réfection de sa pelouse. On ne sait pas quand est-ce qu’ils seront de nouveau disponibles. Certains avancent le mois d’octobre, mais rien n’est sûr pour le moment. La crise des stades à Alger pourrait durer encore longtemps. Quant au stade Ali-Amar, c’est un problème d’ordre administratif qui empêche sa réouverture. Dernièrement, sa gestion a été confiée au groupe Sonatrach, ce qui devrait débloquer rapidement la situation. D’ailleurs, le Mouloudia devrait y être domicilié dès la prochaine journée du championnat de la Ligue 1, mais à huis clos. Ce qui fait que ses supporters sont privés de leur équipe à domicile, mais aussi à l’extérieur, puisque les déplacements des fans sont interdits jusqu’à nouvel ordre. Une immense frustration pour un public ayant l’habitude de se déplacer en masse pour soutenir son équipe.Rappelons par ailleurs que la jauge des stades à travers le pays a été réduite de 25% selon leur capacité. Ainsi, l’USMA a Tchaker n’a droit qu’à 6 000 billets pour ses supporters. Mais visiblement, cette décision n’a pas été appliquée partout. En effet, le stade du 8-Mai 45 à Sétif a affiché complet ce jeudi à l’occasion du derby de l’est qui a opposé l’ESS au CSC. Les autorités sportives sont appelées à faire preuve de plus de vigilance. Il est vrai que leur souci majeur est de réduire ou de mettre un terme au fléau de la violence qui sévit dans nos stades, mais il va falloir trouver aussi une solution pérenne au problème de l’indisponibilité des stades dans la capitale. Il y va de l’intérêt de la compétition et de sa crédibilité.
Ali Nezlioui
