Ligue des champions: L’USMA et la JSK loin du compte

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    Les défaites de la JSK et l’USMA, ce week-end, en Ligue des champions contre respectivement le Raja et Mamelodi Sundowns, confortent la tendance selon laquelle nos clubs n’ont plus le niveau pour rivaliser avec les ténors africains.

    Pire, chaque année le fossé se creuse un peu plus et si ça ne s’inverse pas, on aura même du mal à atteindre la phase des poules dans les éditions à venir. Un constat amer, mais réaliste qu’il faudra admettre et accepter nonobstant les déclarations parfois tendancieuses de certains dirigeants en manque de sensations. Ils tiennent des discours populistes en promettant monts et merveilles, alors qu’ils n’ont pas les moyens de leur politique. On ne sait pas s’ils sont coupés de la réalité du terrain ou ils le font exprès pour des raisons évidentes. Dans les deux cas, c’est de la malhonnêteté qui se retourne souvent contre eux, car ils sont vite rattrapés par leurs mensonges. L’on s’est étonné dernièrement dans ses mêmes colonnes, des propos tenus par le président de la FAF qui a demandé à nos clubs de se mettre au diapason de la sélection nationale en allant chercher des titres africains. Mais, il reconnaît en même temps que notre football va mal depuis longtemps. «Notre championnat est médiocre et nos clubs n’y arrivent pas sur le plan continental», a-t-il souligné. Un discours contradictoire qui reflète bien l’ambiguïté et l’ambivalence de nos dirigeants. Comment peut-on légitimement prétendre au meilleur lorsque pratiquement tous nos clubs sont financièrement déficitaires. Si l’on prend le cas de l’USMA, l’un de nos meilleurs représentants ces dernières années à l’échelle africaine, dont les comptes sont toujours bloqués depuis l’été dernier, faut-il le rappeler. Le club algérois traverse l’une des périodes les plus délicates de son histoire. Durant l’intersaison, il a perdu plus de la moitié de ses titulaires de l’exercice écoulé, remplacés par des joueurs peu expérimentés et moins chevronnés. Dans ces conditions rédhibitoires, les Usmistes ne peuvent plus concurrencer avec des formations qui ne cessent de se renforcer et beaucoup mieux dotés financièrement. Il y a un grand écart que l’on ne peut plus combler par la seule volonté ou le dépassement de soi. D’un côté, il y a des clubs riches comme le TP Mazembe ou Mamelodi Sundowns propriétés de milliardaires, et de l’autre des équipes qui s’appauvrissent de plus en plus perdant leurs meilleurs éléments souvent au profit de leurs rivaux africains. Par ailleurs, la Tunisie, en entérinant la décision de l’UNAF permettant la libre circulation des joueurs nord-africains, a provoqué une véritable saignée dans notre championnat. Il n’y a qu’à voir avec quel groupe la JSK affronte ses adversaires dans cette prestigieuse compétition. Un effectif tout juste moyen qui ne peut aucunement tenir la comparaison avec le Raja ou l’ES Tunis. Les Canaris n’ont que leur courage à opposer face à ses mastodontes africains. C’est très peu ! Il faut se rendre à l’évidence, s’ils ont atteint la phase des poules, c’est déjà une prouesse. A cause d’une politique de la rente et de l’assistanat à tout va, notre football est à la traîne. Ce n’est pas en cédant la gestion de nos clubs à des sociétés publiques, qui les fera sortir de l’ornière. Bien au contraire, on les enfoncera davantage dans la médiocrité au moment où nos voisins rêvent de grandeur et de prestige.

    Ali Nezlioui