La marche était trop haute pour l’ES Sétif qui a largement compromis ses chances de qualification à la finale de la Ligue des champions. Il est vrai que l’Entente était appelée à se surpasser en terre égyptienne à l’occasion du match aller des demi-finales face à la meilleure équipe africaine de tous les temps, Al Ahly du Caire.
Mais à l’impossible nul n’est tenu. Un exploit d’autant plus difficile à réaliser lorsqu’on évolue en infériorité numérique dès la 35’ de jeu, suite à l’exclusion de son joueur Amir Karaoui. A partir de là tout s’est compliqué pour la bande de Darko Novic prenant l’eau de toutes parts, encaissant un cinglant 4-0 qui sera pratiquement impossible de remonter lors du match retour dans moins d’une semaine au stade du 5-Juillet. D’autant qu’il y a plus d’une classe de différence entre les deux équipes. D’ailleurs, le score aurait pu être beaucoup plus sévère, si les Egyptiens s’étaient appliqués davantage devant les buts de Khedaïria, lors du dernier quart d’heure de la rencontre. Cela dit, la déroute des Sétifiens n’enlève rien à leur mérite. Atteindre le dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions africaines au niveau des clubs est en soi une belle performance eu égard aux conditions difficiles dans lesquelles a évolué l’Entente cette saison. Il n’y a rien à comparer si l’on doit faire un parallèle entre la réalité des deux antagonistes. Le Ahly s’apprête à disputer et remporter sa troisième finale consécutive en Ligue des champions qui serait le onzième titre de son histoire, alors que les dirigeants de l’ESS se coupent en quatre pour essayer de trouver l’argent nécessaire afin de payer les salaires de leurs joueurs. On a pu constater, à l’occasion du match aller disputé ce samedi, le grand fossé qui sépare les deux formations. Un fossé qui ne cesse de se creuser entre les cadors du continent et nos clubs en général. C’est pour cette raison qu’il faut saluer la performance des Sétifiens qui ont quand même éliminé l’Espérance de Tunis, lors du tour précédent. On savait d’avance qu’avec leurs moyens actuels, aucune équipe algérienne n’est en mesure de remporter le trophée, mais parfois le football peut nous réserver quelques surprises. C’est à cet espoir infiniment petit que l’on s’accrochait, mais malheureusement on a été rattrapé par la réalité du terrain. Un exploit ça passe, deux il ne faut pas rêver non plus! A présent, les Sétifiens tenteront de préparer le match retour, prévu le 14 mai au 5-Juillet, sans pression pour essayer de sortir de la compétition avec les honneurs, en visant la victoire face à l’ogre égyptien. Cela dit, le Ahly tentera de son côté d’enfoncer le clou à Alger, car il se méfie toujours des Sétifiens. D’ailleurs, son entraîneur, le Sud-Africain Pitso Mosimane, ne veut pas crier victoire avant l’heure. «On n’est pas encore en finale malgré un score flatteur. Ce ne sera pas facile de jouer contre l’ES Sétif au match retour», a-t-il déclaré juste après l’écrasante victoire de ses poulains au Caire. On s’attend pour notre part à un sursaut d’orgueil de la part des Sétifiens.
Ali Nezlioui