Ligue des champions: Le CRB et l’ESS marquent le pas

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Après un début prometteur et encourageant, les deux représentants algériens en Ligue des champions ont marqué le pas à l’occasion de la deuxième journée de la phase des poules.

Il faut dire que le niveau est monté d’un cran. Le CRB et l’ESS ont affronté deux des meilleures écuries à l’échelle continentale. Les Belouizadis ont été contraints de concéder le nul devant l’ES Tunis à domicile, alors que la veille l’Entente s’est inclinée face au Raja. Des contre-performances qui n’hypothèquent pas leur avenir dans la compétition pour le moment, mais elles nous renseignent quelque peu du fossé qui sépare nos représentants des meilleures formations africaines, celles qui jouent chaque année les premiers rôles. Beaucoup de problèmes empêchent en effet nos clubs d’atteindre le niveau escompté dont le principal est sans doute le nerf de la guerre. Nos équipes ne peuvent pas rivaliser sur ce plan, à l’image de l’ESS dont les joueurs ont menacé de boycotter la rencontre contre le Raja. Ils ont protesté contre le non-paiement de leurs primes, ce qui a probablement influencé négativement sur leur rendement face aux Marocains. La direction de l’ESS a dû pondre un communiqué pour mettre les joueurs devant leurs responsabilités tout en suspendant deux d’entre eux, Djahnit et Benboulaïd qui doivent passer prochainement devant le conseil de discipline. Ils sont par ailleurs interdits de voyage en Afrique du Sud avec l’équipe, pour affronter AmaZulu, ce vendredi. Visiblement, l’ambiance n’est pas au beau fixe au sein du club des Hauts-Plateaux. Cela n’augure rien de bon, sachant que l’équipe sud-africaine est le principal rival des Sétifiens pour la deuxième place qualificative aux huitièmes de finale. On espère néanmoins une bonne réaction de la part des Sétifiens qui nous ont déjà agréablement surpris en allant ramener la victoire de la Guinée lors de la première journée. Le CRB, de son côté, aurait pu prétendre à mieux face à une formation de l’Espérance pas au mieux de sa forme. D’ailleurs, le Chabab a dominé la première période ouvrant logiquement le score grâce à un penalty transformé par sa nouvelle recrue, Karim Aribi. Mais après la pause, l’EST a fait parler son métier pour égaliser en fin de match, alors que les Belouizdadis méritaient mieux. Un nul frustrant mais pas rédhibitoire. Les poulains de Paqueta auront en tout cas l’occasion de rectifier le tir dès ce samedi au Botswana face au Jwaneng Galaxy, une équipe  a priori à leur portée. Toutefois, il faudra s’en méfier, car à ce stade de la compétition toutes les équipes peuvent s’avérer dangereuses. Le CRB et surtout l’ESS ont gâché un joker à domicile, mais il faut dire que leurs adversaires sont des équipes plus aguerries et dont l’expérience en Afrique leur permet de bien gérer leurs sorties, alors que les équipes algériennes sont toujours en période d’apprentissage. Elles n’ont pas non plus les moyens humains et logistiques de leurs concurrents. Elles ne disposent même pas d’un stade homologué. Belouizdadis et Sétifiens ont dû déménager au 5-Juillet pour pouvoir accueillir leurs adversaires. Le manque d’infrastructures digne de ce nom est un problème récurrent chez nous. C’est aussi un frein au développement de nos équipes. Dans ces conditions, on ne peut pas avoir de grandes ambitions sur la scène internationale et espérer jouer constamment les premiers rôles. Du coup, nos équipes sont moins performantes, même si elles sont capables de coups d’éclat. Un potentiel pas vraiment exploité.

Ali Nezlioui