Ligue des champions: Le coup de pouce gênant du CRB à l’ESS

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En prévision de son match de la Ligue des champions contre AmaZulu, prévu ce vendredi à Durban, la direction du CRB prend en charge le voyage de l’ESS en Afrique du Sud.

«Par devoir patriotique et par solidarité entre deux clubs de football algériens qui entretiennent des relations fraternelles, le CR Belouizdad a décidé de prendre en charge l’ensemble des frais de la location d’un avion spécial au profit de l’Entente de Sétif afin de lui permettre de rejoindre Durban en Afrique du Sud », a annoncé, hier, le club belouizdadi dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Louable initiative des dirigeants du CRB qui évitent peut-être au club sétifien la honte d’un forfait. Mais comment  est-on arrivé à cette situation lamentable ? Une équipe participant à la prestigieuse compétition de la Ligue des champions n’ayant plus les moyens de se déplacer. Ce qui remet en cause la participation des clubs algériens dans les compétitions continentales. Fallait-il s’y engager ? Comment expliquer la disparité qui existe entre deux clubs d’un même pays au point où l’un vienne à la rescousse de l’autre sur le plan financier ? C’est du jamais vu ! Même si le CRB «par devoir patriotique, et par solidarité», a bien voulu aider l’ESS, il n’en reste pas moins un concurrent direct et un rival en Ligue des champions, mais aussi en championnat. Ce sont des choses qui ne devraient pas arriver à ce niveau. Il y a un conflit d’intérêt. Cela nous interpelle néanmoins sur l’iniquité et l’injustice établies en règle depuis des années par rapport au financement des clubs de l’élite. Certains d’entre eux sont entièrement pris en charge par les pouvoirs publics à travers le parrainage d’entreprises étatiques et d’autres sont livrés à eux-mêmes. D’ailleurs, les fans ne sont pas dupes. On peut le constater dans leurs commentaires sur les réseaux sociaux où ils font bien la part des choses. Pour eux, c’est l’Etat qui est venu en aide à l’ESS et non pas le CRB, parce qu’il s’agit de l’argent public.

Il reste que le football algérien ne sort pas grandi de cette affaire. Il va falloir penser à une nouvelle redistribution des cartes dans laquelle tous les clubs seraient mis sur un pied d’égalité. A moins que l’on décide de les laisser se «débrouiller» avec leurs propres moyens, sans aucune aide ou intervention des pouvoirs publics. C’est en tout cas plus équitable.

C’est ce que préconisent de nombreux observateurs, car ils estiment que cette situation n’est plus viable. Le coup de pouce du CRB à l’Entente, au lieu de créer un élan de solidarité entre les clubs, comme le pensent certains, va au contraire creuser un peu plus le fossé entre, les riches soutenus par l’Etat, d’un côté et les pauvres laissés pour compte, de l’autre. C’est du moins le sentiment chez la majorité des supporters qui ne comprennent pas pourquoi  un club est avantagé plus qu’un autre.

Ali Nezlioui