Ligue 1: Vous avez dit championnat !

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Alors qu’on a entamé, ce vendredi, la phase retour, le championnat national de la Ligue 1 a vraiment du mal à passionner le public. Il se déroule dans l’indifférence comme rarement auparavant, accompagné parfois par des commentaires acerbes, souvent railleurs.

Certains se demandent, à tort, s’il ne faut pas carrément l’arrêter. Il faut dire que rien n’encourage à suivre la compétition, ni les stades désuets dans lesquels il se joue, ni le spectacle médiocre parfois affligeant proposé sur le terrain. Même sur le petit écran, il ne renvoie pas une image séduisante. Est-ce à dire qu’il est condamné à une mort lente, d’autant que la Covid-19 est passée par là. En effet, la pandémie lui a porté un coup duquel il aura du mal à se relever. L’absence du public en général le condamne à végéter pour devenir une corvée même pour les acteurs. Une situation qui perdure qui malheureusement ne dérange nullement les officiels. Ces derniers ne semblent nullement se soucier de sa déliquescence. Il n’y a en tout cas aucune action, ni de proposition pour le faire sortir de sa torpeur. On se complaît visiblement dans ce marasme ambiant. Seul le destin et l’avenir de l’équipe nationale accapare l’attention et les intérêts.

Le championnat local est juste une compétition qui sert à meubler le vide, surtout qu’il n’est plus pourvoyeur des différentes sélections. Ce que l’on n’oublie cependant est que beaucoup de joueurs qui évoluent aujourd’hui en équipe nationale sont issus de ce championnat que l’on dénigre et qu’on critique à tout-va. Les Belaïli, Benlamri, Bensebaïni, Slimani, Bounedjah, Atal pour ne citer que ceux-là ont tous fait leurs classes chez nous. S’il était aussi mauvais qu’on le pense, on aurait pas eu autant de joueurs de classe internationale. A vrai dire, la Ligue 1 souffre de l’indifférence et du manque de respect, à commencer par celui de ses propres dirigeants. En somme, on a perdu la culture du championnat. Même les fameux derbys qui faisaient sa particularité ont perdu leur charme ces dernières années, car on n’a pas voulu les mettre en valeur par négligence ou sciemment ? Peu importe, le triste constat aujourd’hui est qu’on n’a pratiquement plus un championnat dans lequel le supporter peut se reconnaître. Du coup, il se tourne vers d’autres pays, notamment européens, où le spectacle est garanti. Si on n’investit pas dans le produit local, on va finir par «tuer» le football chez nous. Investir ne signifie nullement donner de l’argent aux clubs pour le gaspiller n’importe comment, comme cela se fait actuellement. Il s’agit plutôt d’accompagner le développement de la discipline en la dotant d’infrastructures modernes, de centres de formation, mais aussi en donnant de l’importance et de la consistance à la compétition.

Cela nécessite une nouvelle politique sportive loin des intérêts restreints et de la démagogie. En somme, le football chez nous a besoin d’une véritable politique sportive et non pas du sport politique.

Ali Nezlioui