La lourde défaite, concédée par l’USMA à Bologhine face à l’O Médéa, ne pouvait pas passer sans conséquences, surtout après le début catastrophique du club en championnat. La panique s’est emparée de la direction et comme il fallait s’y attendre le premier fusible a sauté.
Il s’agit du directeur sportif, Antar Yahia, dont le dynamisme et la bonne volonté affichée depuis sa venue, n’ont pas suffi à lancer le train usmiste sur les rails. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais visiblement les dieux du stade étaient contre lui, mais aussi des erreurs de casting qui lui ont été fatales. A commencer par le recrutement de l’entraîneur François Ciccolini sur lequel le projet technique reposait entièrement. C’est le technicien corse qui a décidé, en concertation avec Antar Yahia, du recrutement et de la libération d’une dizaine de joueurs parmi lesquels des cadres de l’équipe comme Rabie Meftah, Moaed Ellafi ou encore Redouane Cherifi. Le tort de l’ancien capitaine des Verts est peut-être d’avoir fait trop confiance à Ciccolini, sachant que ce dernier est connu pour son caractère lunatique et instable. Comment n’a-t-il pas tenu compte de ce paramètre avant de l’embaucher ? L’incident dont il a été le coupable lors du match de la Supercoupe d’Algérie, est venu confirmer les appréhensions de beaucoup d’observateurs. Son départ précipité et forcé a plongé le club dans l’incertitude et le doute, surtout que la nouvelle équipe avait besoin de repères, du moment qu’elle a été considérablement remaniée. Elle avait également besoin de temps pour trouver ses marques. Le temps c’est justement ce qu’on ne pouvait pas lui accorder dans un club comme l’USMA. La patience est une vertu que l’on a définitivement perdue dans le milieu footballistique chez nous. Les dirigeants cèdent à la moindre alerte. A la moindre pression de la rue, on sacrifie des pions.
On craint la réaction des supporters toujours prompts à juger et à condamner dès que les résultats sont absents. Ils s’érigent en maîtres absolus décidant de la vie ou de la mort d’un entraîneur, d’un dirigeant ou d’un joueur. C’est la réalité du football algérien, notamment dans les clubs dits populaires : c’est la rue qui commande.
Du coup, il va falloir tout recommencer et repartir à zéro ou presque. Le projet ambitieux de l’USMA porté par Antar Yahia tombe à l’eau après seulement quatre journées de championnat. C’est aberrant, mais c’est comme ça ! On a beau être animé des meilleures intentions, on ne peut pas lutter contre les mentalités rétrogrades.
Le fatalisme nous rattrape dès que le destin s’acharne contre nous. C’est le cas de Antar Yahia qui ne pouvait pas plus mal entamer sa mission à l’USMA. Des joueurs atteints de la Covid-19, un entraîneur «lâcheur» et tout s’écroule avant même de commencer. Antar aura néanmoins le mérite d’avoir prolongé les contrats de la majorité des joueurs de l’USMA. Chose qui ne se faisait pas chez nous par le passé. La preuve qu’il se projetait dans un avenir pas si lointain que ça. Ce n’est guère l’effectif de l’USMA qui est remis en cause, comme le suggèrent certains pseudo-techniciens, mais c’est l’accumulation de facteurs néfastes endogènes et exogènes qui ont joué en défaveur du directeur sportif de l’USMA et de son équipe. On aurait souhaité que l’on accorde plus de temps à Antar Yahia, mais visiblement Achour Djelloul, le président du club à cédé à la vox-populi.
Ali Nezlioui






