En attendant le retour de la Ligue 1 à 16 clubs, la saison prochaine, un petit tour d’horizon s’impose alors que le championnat entame ce jeudi la 5e journée.
On peut d’ores et déjà dire que cette édition ne diffère nullement de la précédente, en dépit du retour (partiel) du public dans les stades, puisque certains clubs notamment du centre du pays, sont toujours privés de leurs supporters pour des raisons qu’on a du mal à cerner.Il y a lieu de souligner par ailleurs que les pensionnaires de la Ligue 1 sont toujours en période de rodage, la compétition est loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière. Pour le moment, il n’y a pas vraiment une formation qui émerge du lot. L’US Biskra a réalisé son meilleur départ en championnat en remportant ses trois premiers matchs avant d’envoyer l’équipe réserve à Bologhine pour se faire laminer par l’USMA. C’est tout le paradoxe d’une compétition où le leader faute de moyens ne peut pas payer ses joueurs. Ces derniers, exaspérés par les promesses non tenues, ont eu recours à la grève en boycottant le match contre les Usmistes. Autre formation en difficulté financière, le RC Arba qui a débuté la compétition avec l’équipe réserve faussant le déroulement du championnat.
Un championnat biaisé, donc, qui profitera certainement aux équipes soutenues par les pouvoirs publics à travers une totale prise en charge par le biais d’entreprises étatiques qui dépensent sans compter au moment où d’autres formations croulent sous les dettes et ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ont beau se plaindre à qui de droit, il n’y a pas de retour. On imagine leur grande frustration, car ils ne peuvent pas lutter à armes égales avec les équipes privilégiées. Cette situation injuste et insupportable déteint immanquablement sur le niveau général, mais aussi sur le spectacle. Même les vainqueurs ne peuvent plus se targuer d’avoir battu des adversaires diminués contraints de puiser dans le réservoir des jeunes catégories pour ne pas déclarer forfait. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Il faut dire que la situation financière de la majorité des clubs de l’élite est désastreuse. Ce qui est arrivé à l’US Biskra guette aussi d’autres équipes de la Ligue 1. Elles ne sont pas à l’abri d’une rébellion ou d’un débrayage de leurs joueurs. En tout cas, le championnat est très mal parti cette saison. Il y a urgence dans la demeure. La situation se détériore de plus en plus, au moment où la FAF n’est pas capable de recouvrer ses créances auprès de ses débiteurs. Son président Charef-Eddine a avoué que «cela fait quatre ans que la FAF n’a pas reçu l’argent des droits TV, dont la grande partie devait renflouer les caisses des clubs». En ces temps difficiles, il est malheureux de constater que des clubs se débattent dans des crises financières étouffantes, alors que d’autres sont bien nantis grâce à la manne des pouvoirs publics.
Ali Nezlioui