Ligue 1 Mobilis: Le grand huit de l’USMA

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Et de huit ! L’USMA a ajouté, dimanche soir, une nouvelle ligne à son riche palmarès avec un nouveau titre de champion d’Algérie. Le huitième de son histoire.

Sans doute l’une des consécrations les plus difficiles à aller décrocher, comme l’a avoué à chaud le directeur général du club, Abdelhakim Serrar, juste après la fin du match gagné contre le CSC à Constantine. Avant la rencontre, les Usmistes étaient dos au mur, il fallait impérativement l’emporter au risque de voir le titre leur filer entre les doigts. Un titre qui leur était promis, tellement ils ont dominé la première partie du championnat. On ne leur voyait pas de rival significatif, avant de sombrer inexplicablement durant la phase retour en dilapidant tout leur avance. Heureusement pour eux, l’adversité était faible, seuls en effet la JSK et un degré moindre le Paradou en ont profité pour recoller au classement. Mais l’USMA a toujours eu son destin en mains. Il faut rappeler que depuis la deuxième journée, les Rouge et Noir n’ont pas quitté la première place. Aujourd’hui, personne ne peut contester son sacre, quand bien même des gens malveillants tentent de le discréditer en jetant le doute sur la probité des Constantinois que l’on accuse d’avoir levé le pied. Des supputations sans aucune preuve accentuées il est vrai par les déclarations du président de la JSK Mellal qui a affirmé dans une conférence de presse qu’avant le match « la direction du CSC [les] a contactés pour [leur] demander une prime de motivation afin de battre l’USMA. Nous avons décidé alors d’octroyer 20 millions pour chaque joueur du CSC avant que les dirigeants du CSC ne reviennent à la charge pour exiger carrément la somme de 2, 5 milliards de centimes ». Visiblement, le président de la JSK ne connait pas la réglementation, sinon il ne se serait pas dénoncé en public. Il ne sait pas que les primes de « motivation » octroyée par une personne étrangère au club sont interdites par le règlement des championnats professionnels dans son article 119 alinéa 2 : «Est considérée comme tentative d’influencer le résultat d’une rencontre, toute proposition de motivation d’une équipe par une personne étrangère au club et ce quelque soit le moyen utilisé. La personne incriminée ainsi que son club encourent les sanctions prévues par les dispositions du code disciplinaire », stipule ledit article.  Le directeur général du CSC, Tarek Arama a réagi hier en démentant ces accusations. Selon lui, c’est Mellal qui a tenté d’entrer en contact avec lui en lui envoyant un sms. Mais le responsable du CSC n’a pas voulu lui répondre. C’est du moins ce qu’il a déclaré. Encore une polémique dans laquelle on ne sait plus qui croire. En tout cas, cela n’enlève rien au mérite de l’USMA qui a su régir au bon moment après avoir connu une longue période de doute. Pire, après le nul concédé à domicile face au MCO, certains de ses supporters ne croyaient plus en leurs joueurs. On n’ose pas imaginer ce qui aurait pu se produire si d’aventure l’USMA avait perdu le titre. Cela aurait certainement plongé le club dans une grave crise. Cette consécration a soulagé tous les Usmistes, car elle intervient dans une conjoncture très difficile et délicate, où l’avenir du club semble flou. C’est le moins que l’on puisse dire. Le propriétaire, Ali Haddad, rattrapé par la justice et aujourd’hui sous les verrous, devrait céder ses actions. C’est la suite logique des événements. Reste à savoir qui va les reprendre. L’Etat ? Une société publique ? Ou bien un nouvel investisseur privé ? L’on ne sait rien pour le moment. Mais le temps presse pour l’USMA, car le club ne peut pas rester dans l’expectative trop longtemps. Il doit dès à présent penser à préparer la prochaine saison et son retour en ligue des champions au mois d’août prochain.

Ali Nezlioui