Ligue 1 Mobilis (bilan)  L’USMA… et les autres

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La première moitié du championnat de la Ligue 1 Mobilis s’est achevée, hier, avec le déroulement du dernier match de la 15e journée opposant le CABBA à la JSK. Il reste néanmoins une rencontre en retard à disputer entre l’USMA et l’ESS, programmée le 29 de ce mois. L’occasion pour les Usmistes de s’envoler au classement, en cas de victoire.

Car si l’on doit faire un constat à mi-saison, l’on remarque d’emblée l’échappée des Rouge et Noir. Si l’on excepte la JSK qui arrive tant bien que mal à coller à la roue, les autres concurrents sont complètement largués. Plus personne dans le rétroviseur, la route semble balisée pour un 8e titre, même si en football il ne faut jurer de rien à l’avance. Mais logiquement, au vu de ce qu’ils ont montré jusque-là, Chita et ses coéquipiers sont bien partis pour renouer avec le titre, après deux saisons de disette. Leur suprématie est incontestée et incontestable jusque-là tellement ils ont dominé les débats. Avec un bilan de 10 victoires, trois nuls et une seule défaite, le parcours des Usmistes est celui d’un futur champion. Ils pourraient même l’améliorer s’ils battent l’ESS en match retard. Une force tirée d’un collectif homogène et une régularité qu’ils n’ont pas connue la saison dernière durant laquelle ils ont perdu énormément de points à domicile. Cette année, en revanche, ils sont intraitables à Bologhine, ce qui fait la différence. Le coach français, Thierry Froger qui a débarqué durant l’intersaison a trouvé rapidement un équilibre dans un 4-3-3, sans un véritable meneur de jeu, mais avec des latéraux qui participent activement dans les actions offensives de l’équipe. Iils apportent un plus indéniable en créant souvent le décalage et le surnombre. Le deuxième but marqué contre le CSC est un modèle du genre : sur une attaque placée, Bouderbal lance dans le dos de la défense constantinoise, le latéral Benmoussa qui centre instantanément sur l’avant-centre Hamia, dont la reprise dans les 6 yards fait mouche. Ce but résume parfaitement la maestria usmiste, même si le coach aimerait que ses poulains aient la même maitrise et le même rendement en dehors de leur base. Ce qui n’est pas encore le cas actuellement. Comme le montre leur dernière grosse déconvenue face à Al-Merreikh, où ils sont passés complètement à côté de leur première mi-temps, encaissant quatre buts. Ils ont connu pratiquement la même mésaventure en championnat face à la JS Saoura. Un trou d’air dû peut-être à la décompression. Ce revers devrait néanmoins les faire descendre de leur nuage. Une bonne claque en somme avant d’aborder la phase retour.Une phase retour qui s’annonce justement très serrée pour les places d’honneur, mais aussi dans la lutte au maintien. Le championnat cette saison, même s’il reste d’un niveau à peine acceptable, pour ne pas dire médiocre, promet d’être disputé. Il est malheureusement tiré vers le bas à cause d’un environnement malsain, gangréné par la violence et l’invective. Il est difficile dans un environnement aussi hostile, même pour des joueurs de qualité, d’exprimer leur talent. La qualité d’un championnat ne se mesure pas seulement au niveau de ses équipes. C’est un ensemble de facteurs qu’il faudra réunir afin d’offrir un beau spectacle. Or, chez nous, les conditions ne s’y prêtent pas, il faut le reconnaitre. Trop de tension, trop de susceptibilité, de la suspicion héritées de plusieurs décennies de pratiques malsaines au niveau de notre football marquées par la triche, la violence et la corruption. Il faudra d’abord éradiquer ces fléaux et offrir un cadre idéal avec des stades aux normes, des terrains praticables, un arbitrage compétent et une programmation maitrisée, pour ensuite parler de niveau. Il est facile de jeter la pierre aux joueurs, alors qu’ils ne sont que le produit d’un système complètement détraqué.

Ali Nezlioui